PIRATERIE MARITIME DANS LE GOLFE DE GUINEE

18 mar 2013

PIRATERIE MARITIME DANS LE GOLFE DE GUINEE

L'ONU participe à une réunion ministérielle du 18 au 19 mars à Cotonou

Des experts et des hauts fonctionnaires de l'Organisation des Nations Unies participeront à une réunion ministérielle sur la piraterie maritime et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée, du 18 au 19 mars, à Cotonou (Bénin). M. Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique centrale et Chef de l'UNOCA, y conduira notamment une délégation ainsi que M. Said Djinnit, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA).

Ces deux missions politiques de l'ONU font partie du Comité de pilotage mis en place en mai 2012 à Libreville pour préparer le Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement sur la piraterie maritime et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée. Des experts de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de la Commission du golfe de Guinée (CGG) en sont aussi membres.

Dans sa résolution 2039 du 29 février 2012, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait préconisé ce Sommet pour favoriser le développement d'une stratégie régionale adéquate de lutte contre la piraterie maritime, un phénomène qui menace la paix et la sécurité dans la région ainsi que la navigation internationale.

Le soutien des Nations Unies

La résolution du Conseil de sécurité exhorte le Secrétaire général de l'ONU, à travers l'UNOWA et l'UNOCA, à soutenir le processus d'organisation dudit Sommet, en coopération avec l'Union africaine. Le Conseil de Sécurité suivait ainsi l'une des recommandations d'une mission d'évaluation envoyée dans le golfe de Guinée du 7 au 24 novembre 2011 par M. Ban Ki-moon, suite à une alerte du Président Yayi Boni, dont le pays a enregistré une perte de recettes douanières de l'ordre de 81 millions de dollars en 2011 du fait des attaques des pirates aux larges des côtes béninoises (d'après le Conseil national des chargeurs du Bénin). Cette activité criminelle constitue, globalement, un véritable poison pour l'économie de l'ensemble des pays du golfe de Guinée, qui produisent plus de 5 millions de barils de pétrole par jour et plus des trois quarts du cacao consommé dans le monde.

Les Nations Unies renouvellent leur ferme engagement aux côtés des organisations sous-régionales et régionales afin de trouver des voies et moyens de maintenir voire de doper ce niveau de production, notamment en proposant des solutions durables contre la piraterie maritime et les vols à main armée dans la zone concernée.

La réunion de Cotonou, qui regroupera les ministres de la Sécurité, des Affaires étrangères et de la Défense des Etats membres de la CEEAC, de la CEDEAO et de la CGG, est considérée comme une étape décisive dans l'aboutissement de ce processus. L'Organisation maritime internationale (OMI), l'Organisation maritime de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (OMAOC) ainsi que plusieurs autres institutions spécialisées et des partenaires bilatéraux y prendront part.

Cette rencontre permettra, entre autres, d'engager une réflexion sur le Code de conduite relatif à « la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l'encontre des navires et des activités maritimes illicites en Afrique de l'Ouest et du Centre ». Sur ce sujet, la CEEAC, la CEDEAO et la CGG envisagent également d'accorder une attention soutenue à une Declaration politique commune qui sera soumise à l'appréciation des Chefs d'Etat et de Gouvernement lors du Sommet régional sur la piraterie maritime.

Le Cameroun a déjà annoncé que ce Sommet se tiendra du 17 au 18 mai à Yaoundé.