AFRIQUE CENTRALE - MEDIAS ET PAIX

26 jan 2016

AFRIQUE CENTRALE - MEDIAS ET PAIX

M. Bathily à la Conférence sur le thème "Quand les médias créent la paix"

M. Abdoulaye Bathily, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), a pris part à la cérémonie officielle d’ouverture de la Conférence de haut niveau sur le thème « Quand les médias créent la paix », qui a eu lieu à Libreville lundi 25 janvier sous la présidence du Chef de l’Etat gabonais, M. Ali Bongo Ondimba.

Les grandes lignes de son allocution sont proposées dans la synthèse ci-dessous.

  • Au nom du Secrétaire général des Nations Unies, M. Abdoulaye Bathily a exprimé sa gratitude au Gouvernement gabonais pour toutes les dispositions prises pour faciliter et accueillir cet important événement initié par l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR).
  • Il a salué cette initiative en précisant que le thème en débat est en adéquation avec le mandat de l’UNOCA. Il a précisé que ce mandat est essentiellement axé sur la prévention des conflits, la résolution pacifique des différends et la consolidation de la paix. Il a indiqué qu’en dehors des crises multiformes dans certains pays, plusieurs défis transfrontaliers interpellent le Bureau dont il a la charge : il a notamment évoqué la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, les activités néfastes des groupes rebelles comme l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), la recrudescence des actes terroristes de Boko Haram au Cameroun et au Tchad ainsi que le phénomène du braconnage des éléphants et du trafic illicite de l’ivoire en Afrique centrale, etc.
  • M. Abdoulaye Bathily a noté que dans le cadre de la lutte contre ces menaces à la paix et à la sécurité, l’UNOCA accorde une place primordiale aux médias, considérés comme des artisans et des architectes de la paix ainsi que des acteurs essentiels dans les processus de médiation et de sortie de crise.
  • A cet égard, il a fait savoir que l’UNOCA ne se limite pas à garantir un meilleur accès des journalistes aux sources d’information ou aux informations relatives à ses activités, mais qu’il s’attèle aussi et surtout au renforcement de leurs capacités dans les domaines concernés.
  • Dans ce contexte, il a rappelé le séminaire régional de sensibilisation et de renforcement des capacités des professionnels des médias d’Afrique centrale sur les questions de paix, de sécurité et des droits de l’homme organisé par l’UNOCA en novembre 2013 à Douala (Cameroun) - avec la collaboration du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale.
  • Il a souligné l’importance du Forum sous-régional des médias pour la paix, la sécurité et les droits de l’homme en Afrique centrale mis en place à cette occasion pour contribuer, entre autres, aux efforts des organisations sous-régionales, régionales et internationales dans la prévention des conflits et l’instauration d’une paix durable en Afrique centrale.
  • Par ailleurs, M. Abdoulaye Bathily a évoqué l’atelier régional sur le « rôle des médias dans la conduite et la promotion des processus électoraux pacifiques en Afrique centrale » organisé par l’UNOCA en mai 2015 à Douala - avec la collaboration du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale et l’Organisation internationale de la Francophonie ainsi que l’appui technique de la CEEAC et de l’UNESCO. Il rappelé que cette activité, à laquelle avaient pris part trois journalistes gabonais, avait débouché sur l’adoption d’un « Code de bonne conduite des médias et des journalistes d’Afrique centrale en période électorale ». Ce Code, qui est un hymne au respect des règles éthiques et déontologiques du métier de journaliste, réaffirme le rôle des médias dans la formation de l’opinion et dans la préservation de la paix sociale, de la cohésion et l’unité nationale durant les processus électoraux.
  • M. Bathily a indiqué que ce Code de bonne conduite a été endossé par les journalistes centrafricains au cours d’un atelier de suivi co-organisé à Bangui en septembre 2015 par l’UNOCA, la MINUSCA et le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale.
  • Il a révélé que des activités similaires seront organisées dans tous les pays d’Afrique centrale où se tiendront les élections présidentielles/législatives cette année 2016 et dans les deux prochaines années. L’objectif étant de permettre aux hommes et aux femmes des médias de contribuer positivement à la couverture médiatique des scrutins concernés ainsi qu’à la gestion pacifique du processus électoral dans leur pays respectif.
  • Il a noté que l’UNOCA est disposé à travailler avec toutes les organisations qui le souhaiteraient, afin de promouvoir le développement d’une presse libre et responsable, renforcer le professionnalisme des journalistes, et soutenir des actions en faveur d’un journalisme au service de la paix, particulièrement pendant les périodes électorales.
  • Il a encouragé les journalistes, « historiens du présent », à s’investir davantage dans ce journalisme de paix, en évitant de tomber dans le piège souvent fatal de la manipulation et de l’incitation à la révolte, à la division, à la violence ou à la haine. A la suite de M. Vincenzo Fazzino, Chef de Bureau et Représentant de l’UNESCO au Gabon, M. Bathily a cité le cas de la « Radio des Mille collines », dont la responsabilité dans le génocide rwandais a été établie. « Il n’y a pas que la radio des Mille collines, il y a aussi des journaux mille collines, des télévisions de mille collines, des articles mille collines », a regretté le Chef de l’UNOCA, invitant ainsi les journalistes à ne pas se servir de leur micro, de leur plume ou tout autre moyen de communication sociale pour exacerber les tensions ou pour faire l’apologie des crimes.
  • M. Bathily a conclu en soulignant que l’UNOCA continuera à les aider à atteindre cet objectif majeur, qui touche également l’un des aspects fondamentaux de leur métier à savoir, le respect de l’éthique et de la déontologie du journalisme ainsi que le renforcement de la responsabilité sociale des journalistes. Il a ajouté que les Nations Unies seront toujours aux côtés des professionnels de l’information et de la communication, pour accompagner leurs efforts et leur détermination à œuvrer pour la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme.
  • Il a affirmé que l’UNOCA suivra avec beaucoup d’attention les travaux et a émis le vœu que ceux-ci débouchent sur des recommandations concrètes.

L’allocution de M. Bathily est intervenue juste avant celle du Président gabonais, M. Ali Bongo Ondimba, qui a prononcé le discours d’ouverture des travaux. Cette cérémonie protocolaire a été aussi ponctuée par les interventions de M. Marco A. Suazo (Conseiller principal et Chef du bureau de l’UNITAR à l’Organisation des Nations Unies à New York), M. Vincenzo Fazzino (Chef de Bureau et Représentant de l’UNESCO au Gabon) et M. Boubacar Noumansana (Représentant régional de l’Organisation internationale de la Francophonie). La Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Gabon, Mme Marie-Evelyne Petrus-Barry, y a pris part.

L’événement, qui a mobilisé un nombre important de représentants onusiens, a donné lieu à des rencontres chaleureuses entre plusieurs personnalités, y compris entre le Président gabonais et le Chef de l’UNOCA.

La Conférence prend fin mardi 26 janvier.

Photos UNOCA/Norbert N. Ouendji