ACTIVITE DE BOKO HARAM EN AFRIQUE CENTRALE

11 nov 2014

ACTIVITE DE BOKO HARAM EN AFRIQUE CENTRALE



Le chef de l'UNOCA vivement préoccupé


Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abdoulaye Bathily, est vivement préoccupé par l’impact des activités de Boko Haram sur certains pays de la sous-région, notamment le Tchad et le Cameroun, frontaliers avec le Nigeria où est basé ce groupe islamiste dirigé par Abubakar Shekau. Le cas du Cameroun retient particulièrement l’attention.

Ces derniers temps, Boko Haram multiplie des attaques dans l’Extrême-Nord, occasionnant parfois des enlèvements et des morts. « Ces actes criminels, qui touchent aussi bien les civils que les militaires, sont intolérables tout comme l’enrôlement des jeunes par ce mouvement terroriste », souligne M. Bathily, qui suit de près les développements de la situation dans cette région où il a récemment dépêché une mission d’évaluation.

Ampleur des réalités observées sur le terrain

« Nous allons alerter le Conseil de sécurité sur l’ampleur des réalités observées sur le terrain. Les pays concernés ont besoin d’un soutien à la hauteur des défis auxquels ils font face dans la lutte acharnée contre Boko Haram », ajoute M. Bathily, exprimant sa solidarité avec les familles des victimes de ce groupe dont il demande la cessation immédiate des activités. Il lance un appel à la communauté internationale afin qu’elle se mobilise davantage en faveur des réfugiés nigérians qui affluent dans la partie septentrionale du Cameroun du fait des incursions de Boko Haram. « Si rien n’est fait assez rapidement, nous risquerions de vivre une crise humanitaire très grave », prévient le Chef de l’UNOCA, rappelant les conditions précaires de plus de 17 000 personnes installées dans un camp de réfugiés à Minawao, dans la région de l’Extrême-Nord.

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale renouvelle la détermination de l’ONU de continuer à travailler avec le gouvernement camerounais ainsi qu’avec les acteurs régionaux et internationaux pour mettre fin aux atrocités de Boko Haram, qui constitue également une menace pour le Tchad. En octobre dernier, des experts de l’UNOCA et d’autres entités onusiennes s’y sont rendus pour évaluer les dangers et discuter avec les autorités tchadiennes compétentes ainsi qu’avec les partenaires, des mesures à prendre pour faire face à ce groupe armé, qui a été placé en mai dernier sur la liste noire des organisations terroristes soumises à des sanctions du Conseil de sécurité.

Dans ce contexte, l’UNOCA accompagne et encourage les initiatives en cours visant à renforcer la coopération inter-Etats et à développer une politique régionale inspirée de la stratégie antiterroriste mondiale adoptée par les Nations Unies en 2006. A cet égard, le Bureau a activement pris part, entre autres, aux travaux d’un atelier tenu du 14 au 18 octobre à Yaoundé (Cameroun) et consacré à l’élaboration d’une stratégie commune de lutte contre la menace terroriste dans l’espace de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). Le Cameroun, la République Centrafricaine (RCA), le Niger, Nigeria et le Tchad en sont membres. Le Benin y siège comme observateur.