REUNION DU COPAX - LUTTE CONTRE BOKO HARAM

17 fév 2015

REUNION DU COPAX - LUTTE CONTRE BOKO HARAM


L’ONU rappelle la nécessité d’une action collective face à ce «défi urgent»

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, réitère sa très vive préoccupation par rapport par la montée des agressions perpétrées par Boko Haram qui, la semaine dernière, a lancé des attaques dans quatre pays, notamment le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigeria. « Nous avons une responsabilité collective envers les populations des zones touchées par Boko Haram. Nous devons travailler ensemble pour répondre à ce défi urgent », a déclaré M. Ban Ki-moon dans un message lu le 16 février 2014 à Yaoundé (Cameroun) par son Représentant spécial pour l’Afrique centrale, M. Abdoulaye Bathily, lors de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (COPAX) consacrée à la lutte contre Boko Haram.



L'appui de l'ONU à la FMM dépendra d'une autorisation du Conseil de sécurité

« Les Nations Unies se réjouissent des mesures positives prises par les pays de la Commission du bassin du lac Tchad et le Bénin pour mettre en œuvre la Force multinationale mixte (FMM) pour lutter contre Boko Haram », a souligné le Secrétaire général de l’ONU, saluant, une fois de plus, la décision des pays concernés de constituer une Force de 8700 soldats. Répondant à une demande de l'Union africaine, l’ONU a du reste déployé une équipe multidisciplinaire pour participer, du 5 au 7 février à Yaoundé, à la réunion d'experts sur la planification du déploiement de ladite Force.

M. Ban Ki-moon a noté que les Nations Unies sont prêtes à continuer à fournir une assistance technique à l'Union africaine et la Commission du bassin du lac Tchad. Il a révélé que des discussions ont été engagées avec les parties prenantes sur la nécessité « d'intégrer le droit international des droits de l’Homme, le droit international humanitaire et le droit international des réfugiés dans leur concept stratégique des opérations ». Par ailleurs, il a attiré l’attention sur le fait qu’un « appui direct des Nations Unies à la Force multinationale mixte dépendra d’une autorisation du Conseil de sécurité».

« Une solution purement militaire ne sera pas suffisante »
Le Secrétaire général des Nations Unies a également fait observer qu’une « solution purement militaire ne sera pas suffisante ». Il a prôné une « approche multidimensionnelle » prenant en compte « les causes profondes de la menace » et le « défi de la stabilisation à long terme ». Dans ce contexte, il a insisté sur le fait que « toutes nos actions contre le terrorisme doivent respecter les droits de l’Homme, protéger les communautés et prévenir les abus par le personnel de sécurité et autres forces armées qui encouragent les populations à rejoindre ou à soutenir les groupes extrémistes».
A cet égard, M. Ban Ki-moon a rappelé qu’en octobre et en novembre 2014, le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA) a mené deux missions au Cameroun et au Tchad pour évaluer l’impact des activités de Boko Haram dans ces différents domaines ainsi que sur le plan socio-économique. Ces missions ont permis d’entamer la réflexion et les actions sur la façon dont l’ONU pourrait appuyer davantage les efforts nationaux visant à y faire face durablement.

Suivi de la situation des droits de l’Homme dans les pays touchés

« Les Nations Unies continueront de soutenir les efforts des pays affectés en s’attaquant aux causes profondes de l'insécurité dans la région du bassin du lac Tchad. Les Nations Unies accroissent également leurs opérations humanitaires et renforcent leur suivi de la situation des droits de l’Homme dans les pays touchés », a conclu le Secrétaire général des Nations Unies, félicitant la CEEAC pour son « engagement de haut niveau » dans la lutte contre Boko Haram.
Le COPAX, dont la session extraordinaire a eu lieu à Yaoundé le 16 février, est un organe de concertation politique et sécuritaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Institué en février 1999, il a pour buts, entre autres, la prévention, la gestion et le règlement des conflits dans la sous-région ainsi que l'assistance mutuelle et la coopération en matière de défense et de sécurité, etc.