AFRIQUE CENTRALE - CONSTITUTION

7 juin 2015

AFRIQUE CENTRALE - CONSTITUTION


Le SG/ONU préoccupé par les violences provoquées par des désaccords

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, exprime ses vives préoccupations face aux violences provoquées par les « différences politiques et disputes d’ordre constitutionnel dans certains Etats » de la sous-région. Il invite les différentes parties prenantes à éviter de telles situations, notamment en période électorale. Les désaccords doivent en effet être réglés par « le dialogue pour contribuer à consolider la démocratie », rappelle-t-il dans un message lu jeudi 4 juin à Luanda (Angola) par son Représentant spécial pour l’Afrique centrale, M. Abdoulaye Bathily, lors de la 40e réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC).
M. Ban Ki-moon a du reste noté, pour le regretter, que cette session se tient dans un contexte régional marqué par «une montée de l’insécurité et une exacerbation des tensions politiques ». Il a rassuré les onze Etats membres du Comité que le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) « continuera […] d’appuyer [leurs] efforts de promotion de la stabilité dans la sous-région », en collaboration avec les entités onusiennes compétentes. A cet égard, le Secrétaire général de l’ONU a évoqué la nécessité impérieuse de renforcer les ressources dudit Bureau, conformément à la recommandation d’une mission qui a séjourné à Libreville du 26 au 28 mars 2015 dans le cadre de l’évaluation du mandat et des besoins de l’UNOCA. La 39e réunion de l’UNSAC avait déjà pris conscience de cette contrainte. Elle avait plaidé en faveur d’une réflexion sur « l’accroissement des moyens financiers et matériels » de l’UNOCA afin de lui permettre de faire face à l’expansion de ses activités, y compris en matière de lutte contre les mouvements terroristes, de prévention des conflits et de consolidation de la paix.
Lutte contre Boko Haram : soutien à un Sommet conjoint CEEAC-CEDEAO
Les participants à la 40e session ont réitéré ce vœu, compte tenu de l’ampleur des défis qui interpellent ce Bureau inauguré le 2 mars 2011, et dont le chef représente l’ONU au sein de la médiation internationale sur la République Centrafricaine (RCA). Si l’espoir y est permis après le Forum de réconciliation nationale tenue du 4 au 11 mai, il est crucial que les moyens soient mobilisés pour que « les recommandations qui en sont issues soient rapidement mises en œuvre».
Plusieurs autres challenges ont été énumérés par M. Ban Ki-moon. Outre le trafic illicite d’espèces sauvages, la piraterie maritime dans le golfe de Guinée et les activités néfastes des groupes armés, il a évoqué les attaques répétées de Boko Haram. Sur ce dernier point, le Secrétaire général des Nations Unies se réjouit des efforts régionaux en cours pour lutter contre cette secte, qui constitue une grave menace à la paix et à la sécurité. Il salue la récente installation, à N’Djamena (Tchad), du quartier général de la Force multinationale mixte, dont le Commandement vient d’être confié au Major général Tukur Yusuf Buratai, de nationalité nigériane. Il encourage par ailleurs les États d’Afrique centrale et de l’Ouest à poursuivre et à renforcer leur coopération.
Dans ce contexte, M. Ban Ki-moon renouvelle également son soutien à l’organisation d’un Sommet conjoint de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il souligne que cette rencontre de haut niveau devrait permettre, entre autres, de s’attaquer de manière globale aux causes profondes de Boko Haram « en mettant notamment l’accent sur la protection des droits de l’homme, l’état de droit et le développement socioéconomique ».
Appels pour une résolution rapide de la crise au Burundi et en RCA
En attendant, le Secrétaire général des Nations Unies constate avec satisfaction que « l’élaboration de la stratégie intégrée de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale progresse et que les Etats d’Afrique centrale y participent activement ». Les Etats membres de l’UNSAC se sont engagés à poursuivre ce travail de fond tout en suivant avec une attention particulière l’évolution de la situation au Burundi et en RCA. Ils ont d’ailleurs adopté deux Appels distincts réaffirmant leur détermination à continuer à s’impliquer fortement dans toutes les actions visant la résolution définitive de la crise dans ces deux pays. Ils évalueront le chemin parcouru lors de la 41e réunion prévue à Libreville dans six mois. A cette occasion, le Ministre gabonais des Affaires étrangères, de la Francophonie et de la Coopération régionale sera porté à la présidence tournante du Comité. Elle est actuellement assurée par l’Angola où la 40e session avait commencé le 1er juin 2015.