Le Représentant spécial alerte le Conseil de sécurité sur la situation en Afrique centrale

Le Chef de l'UNOCA a mis en relief les défis et les progrès observés dans la sous-région durant les six derniers mois. Photo ONU/Eskinder Debebe

13 déc 2023

Le Représentant spécial alerte le Conseil de sécurité sur la situation en Afrique centrale

Le Représentant spécial, Abdou Abarry, a présenté mercredi 13 décembre 2023 au Conseil de sécurité le 25e rapport semestriel du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation en Afrique centrale et les activités de l’UNOCA. Il a rendu compte de ses visites dans les pays couverts, soulignant qu’il a été, une fois de plus, « témoin des dynamiques positives et de la résilience de l'Afrique centrale malgré, par ailleurs, les nombreux défis auxquels la sous-région est confrontée ». Il a évoqué l’insécurité persistante et la recrudescence des menaces terroristes dans certains pays, la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, les conflits intercommunautaires, les discours de haine, le changement climatique et la situation humanitaire jugée « extrêmement préoccupante ». 

1,5 million de personnes confrontées à l'insécurité alimentaire 

Sur ce dernier point, M. Abarry a fait observer qu’on « estime que plus de 2,6 millions de personnes sont déplacées internes dans la sous-région, plus de 1,5 million sont confrontées à l'insécurité alimentaire pendant que plus de 42 millions avaient besoin d'une aide humanitaire en octobre 2023, alors que les ressources pour les assister deviennent de plus en plus rares ». Il a précisé que « les enfants sont malheureusement les plus touchés par ces différentes crises ». Il a annoncé l’organisation, début 2024 à Malabo (Guinée équatoriale), d’une conférence régionale qui débouchera sur la création d'une Agence régionale d'action et de coordination humanitaires et d'un Fonds de solidarité humanitaire. Le Chef de l’UNOCA a invité les différents acteurs de la communauté internationale à contribuer au succès de cette conférence. 

Faire face à la fragilité institutionnelle de certains pays

Une autre conférence portant sur la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernements aura lieu à Sao Tomé (Sao Tome et Principe) pendant la même période, a ajouté M. Abarry, précisant qu’elle « permettra à la sous-région de poser les jalons d’un instrument normatif destiné à faire face à ce fléau ». Il a fait savoir que les Etats membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) ont ainsi tiré les leçons du coup d’Etat intervenu le 30 août au Gabon, pays hôte de la CEEAC et de l’UNOCA. Il a saisi cette occasion pour rappeler la « fragilité institutionnelle de certains pays de la sous-région ». S’agissant du cas du Gabon, le Représentant spécial a évoqué un « processus électoral discutable, jalonné de réformes non consensuelles du cadre électoral et de rejet d’une observation électorale indépendante, y compris celle de la CEEAC, dont le Gabon assurait pourtant la présidence en exercice ».

Plaidoyer « pour un retour à l’ordre constitutionnel normal »

Le Chef de l'UNOCA a noté que dans le cadre de ses bons offices, il avait attiré l’attention des autorités gabonaises sur « la nécessité d’un processus inclusif, consensuel et ouvert, qui seul pouvait permettre de maintenir la paix et la quiétude sociale et d’éviter la répétition des évènements regrettables de 2016 ». Il a informé le Conseil de sécurité du chronogramme de la transition ainsi que des actions qu’il mène dans ce contexte. M. Abarry a notamment affirmé être engagé dans un plaidoyer « pour un retour à l’ordre constitutionnel normal dans un délai raisonnable après une transition inclusive, respectueuse des droits de l’homme et ayant pour objectif la sauvegarde de la paix, la quiétude sociale, et la stabilité du pays ». 

Le Représentant spécial a émis le « souhait ardent, que les élections prévues le 20 décembre en République démocratique du Congo […] se déroulent dans la paix de façon à consolider l’ancrage démocratique dans ce pays et à renforcer le processus d’édification d’une Afrique centrale de paix, de stabilité et de prospérité ». 

Tous les membres du Conseil de sécurité ont salué le travail de l’UNOCA et les efforts que déploie M. Abarry pour prévenir les conflits, contribuer à la résolution pacifique crise et consolider la paix en Afrique centrale. Cette session était dirigée par le Représentant permanent de l’Equateur auprès de l’ONU, José Javier De la Gasca Lopez Domínguez, dont le pays préside le Conseil de sécurité pour le mois de décembre 2023. 

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