Braconnage et trafic d’espèces sauvages

Le problème du braconnage des éléphants et du trafic de l’ivoire, qui a pris une ampleur alarmante en Afrique centrale, figure parmi les  menaces qui interpellent l’UNOCA. Le Secrétaire général de l’ONU attire régulièrement l’attention des membres du Conseil de sécurité sur ce phénomène. Dans ses récents rapports sur l’UNOCA et dans plusieurs interventions, il a fait part de sa préoccupation  que cette activité criminelle soit devenue une source de financement des groupes armés, notamment de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).

L’UNOCA a pour mandat de travailler en synergie avec les organisations concernées, en particulier la CEEAC, pour « identifier des mesures possibles et élaborer une approche régionale pour lutter contre ces phénomènes préoccupants ». Il soutient les plans d’action d’urgence (pour le Nord-Cameroun, le Nord-est de la RCA et le Sud du Tchad) ainsi que la stratégie de lutte anti-braconnage en Afrique centrale développés par la CEEAC.

Le Bureau plaide également pour une « coopération transfrontalière » entre les pays de la sous-région afin de trouver des solutions cohérentes et concertées à cette menace, dont les conséquences économiques, écologiques et politiques sont inquiétantes. Cette approche est fondamentale, entre autres, pour la protection du complexe trinational Dja-Odzala-Minkébé (TRIDOM), qui s’étend sur 141 000 km2, abrite environ 40 000 éléphants et couvre le Cameroun, le Congo et le Gabon.

Dans son rapport au Conseil de sécurité du 28 novembre 2016, le Secrétaire général souligne qu’en dépit des saisies régulières d’ivoire en Afrique centrale, peu de progrès ont été accomplis dans le démantèlement des réseaux de trafiquants. Rares sont les braconniers qui sont pris et poursuivis. Les divergences entre les cadres législatifs nationaux et leurs lacunes, les carences institutionnelles, la corruption et les limites des systèmes de justice pénale, ainsi que la porosité des frontières, sont autant de facteurs qui sont exploités par des réseaux criminels également impliqués dans le trafic d’armes, le trafic de stupéfiants et la traite d’êtres humains, et qui contribuent à pérenniser l’insécurité dans la région.