Le renforcement des capacités professionnelles des hommes et femmes des médias fait partie des priorités de l’UNOCA, compte tenu de leur rôle crucial dans la construction et la promotion de la paix. En novembre 2013, des journalistes ont mis en place un « Forum sous-régional des médias pour la paix, la sécurité et les droits de l’homme en Afrique centrale » à l’issue d’un séminaire organisé à Douala (Cameroun) par le Bureau – en collaboration avec le Centre de l’ONU pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC). En mai 2015, cette même capitale économique du Cameroun a accueilli un autre atelier régional initié par le l’UNOCA et portant sur le rôle des médias dans la conduite et la promotion des processus électoraux pacifiques en Afrique centrale. Cette activité a bénéficié du soutien CNUDHD-AC et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ainsi que de la collaboration du Bureau Afrique centrale de l’UNESCO, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et du Gouvernement camerounais.
Une vingtaine de journalistes de neuf pays d’Afrique centrale y ont pris part : Burundi, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Rwanda et Tchad. Au-delà des considérations générales sur les instruments internationaux et régionaux ainsi que sur le cadre juridique gouvernant les élections en Afrique centrale, les participants ont été édifiés sur les sujets relatifs à la pratique journalistique en période électorale, y compris les aspects éthiques et déontologiques. Ils ont été aussi sensibilisés sur le rôle qu’ils peuvent jouer dans la prévention et la gestion des crises ante et post-électorales ainsi que dans la protection des droits de l’homme lors des processus électoraux.
A l’issue des travaux, les participants ont adopté un Code de bonne conduite des médias et des journalistes d’Afrique centrale en période électorale. Le Code insiste, entre autres, sur la nécessité d'éviter la corruption, le sensationnalisme et les reportages partisans ainsi que des excès dans les discours ou les récits médiatiques. Dans les recommandations publiées en annexe dudit Code, les participants lancent un appel à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), aux Nations Unies, en particulier, à l’UNOCA, au CNUDHD-AC et à l’UNESCO afin qu’elles soutiennent les actions liées à la mise en œuvre du Code de bonne conduite des médias et des journalistes d’Afrique centrale en période électorale. Ils expriment également la nécessité d’organiser des séminaires de sensibilisation et de formation des journalistes dans les pays engagés dans les processus électoraux ainsi que des sessions d’évaluation des productions médiatiques publiées ou diffusées par la presse à cette occasion.
Dans ce contexte, et compte tenu de l’agenda politique ou du calendrier électoral des pays de la sous-région, l’UNOCA et ses partenaires ont organisé un atelier de suivi à Bangui, en République Centrafricaine en septembre 2015 – en collaboration avec la MINUSCA. Cette activité a permis de prolonger le rôle crucial joué par les Nations Unies dans le processus de médiation qui a conduit au Forum de réconciliation nationale de mai 2015 et aux élections législatives et présidentielle de décembre 2015 et de février 2016. Des ateliers similaires ont été organisés avant les scrutins présidentiels dans plusieurs autres pays d’Afrique centrale, notamment à Brazzaville (Congo), à Ndjamena (Tchad), à Malabo (Guinée équatoriale), à Sao Tomé (Sao Tomé et Principe) ainsi qu’à Libreville, Port-Gentil, Franceville et Oyem (Gabon).
L’Unité de l’Information publique continue à assurer le suivi de ce travail de fond et à œuvrer de concert avec les partenaires onusiens pour contribuer au développement d’une presse de qualité, y compris à travers la mise en œuvre de la Résolution 2222 (2015) adoptée à l’unanimité le 27 mai 2015 par le Conseil de sécurité des Nations Unies et relative à la protection des journalistes. « Le travail de médias libres, indépendants et impartiaux constitue un des fondements essentiels d’une société démocratique, et de ce fait peut contribuer à la protection des civils », indique cette résolution qui invite les Etats à mettre « un terme à l’impunité des auteurs » des attaques contre les journalistes.