Lutte contre Boko Haram

L’Afrique centrale est confrontée à des graves menaces terroristes, notamment celles de Boko Haram, dont l’impact socio-économique, sécuritaire et humanitaire sur le Tchad et le Cameroun est préoccupant. L’UNOCA a initié une mission d’évaluation dans ces pays en octobre 2014. Il est en effet fortement mobilisé, avec les États de la sous-région, des partenaires et des organismes onusiens, dont le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), pour trouver des réponses durables à cette menace. Il fait aussi partie des institutions qui ont facilité l’organisation d’une série d’ateliers thématiques ayant débouché sur la mise en place d’une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale. Cette stratégie a été adoptée le 26 novembre 2015 lors de la 41e session ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) tenue à Libreville (Gabon).

L’implication de l’UNOCA dans la lutte contre ce groupe terroriste nigérian est fondée sur plusieurs décisions du Conseil de sécurité. Dans une Déclaration (S/PRST/2015/12) le 15 juin 2015 suite à la présentation du Rapport du Secrétaire général sur les activités de l’UNOCA, le Président du dudit Conseil lui a demandé de poursuivre sa collaboration avec l’UNOWAS afin « d’aider, selon qu’il conviendra, les États de la région du bassin du lac Tchad à remédier aux effets de cette menace sur la paix et la sécurité, notamment la situation politique, socioéconomique et humanitaire de la sous-région ».

Le Conseil de sécurité a tiré la sonnette d’alarme en rappelant que depuis 2009, les attaques de Boko Haram ont « entraîné d’immenses et tragiques pertes en vies humaines et mettent en péril la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale ». Il a aussi constaté avec préoccupation que les «activités de Boko Haram continuent d’avoir des conséquences néfastes sur le plan humanitaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale et qu’elles ont notamment poussé quelque 74 000 Nigérians à fuir vers le Cameroun voisin et fait 96 000 déplacés au Cameroun, 20000 réfugiés nigérians au Tchad, dont 8500 sont retournés chez eux, et 14 500 déplacés au Nigéria ».

A cet égard, la Déclaration du Président du Conseil de sécurité « encourage les partenaires à accroître l’assistance à la sécurité apportée aux pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad et au Bénin et à étendre l’aide humanitaire à tous ceux qui pâtissent […] des activités de Boko Haram ». Le Representant spécial, Chef de l’UNOCA, lance régulièrement des appels allant dans ce sens à la communauté internationale. Il effectue aussi des missions sur le terrain pour renouveler le soutien de l’ONU aux pays affectés. Certaines de ses missions sont conjointement organisées et entreprises avec son collègue de l’UNOWAS.

Le Conseiller militaire principal de l’UNOCA suit avec une très grande attention ce dossier, en liaison avec un Conseiller politique.