AFRIQUE CENTRALE - LUTTE CONTRE LE TERRORISME

2 déc 2015

AFRIQUE CENTRALE - LUTTE CONTRE LE TERRORISME


Les Nations Unies saluent l’adoption d’une stratégie régionale

La lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre était à nouveau l’une des principales préoccupations de la 41e session du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC). Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a salué « l’engagement actif » des Etats dans le développement d’une stratégie intégrée visant à combattre ces fléaux, conformément aux recommandations de la 33e rencontre de l’UNSAC tenue en décembre 2011 à Bangui, en République Centrafricaine (RCA).

Dans un message lu lors de la session ministérielle le 26 novembre à Libreville par son Représentant spécial pour l’Afrique centrale, M. Abdoulaye Bathily, il a notamment souligné qu’il s’agit d’un « outil important » permettant de définir une « approche commune face à la menace que constitue l’extrémisme violent dans la sous-région ».

La stratégie adoptée dans la capitale gabonaise met l’accent sur quatre piliers fondamentaux : prévenir, protéger, poursuivre et répondre au terrorisme et au trafic des armes légères et de petit calibre (ALPC) en Afrique centrale. Elle prend ainsi en compte les mesures visant à éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme ainsi que celles relatives au renforcement de la capacité des États à y faire front de manière collective, efficiente et durable. La stratégie met aussi en relief l’importance du respect des droits de l'homme et de l’état de droit comme bases essentielles de la lutte contre le terrorisme.

Pour marquer leur attachement à ce document inspiré de la stratégie anti-terroriste mondiale des Nations Unies, les participants à la 41e réunion de l’UNSAC ont décidé, dans une Déclaration, de garantir sa mise en œuvre. Ils ont aussi pris l’engagement d’en assurer régulièrement le contrôle lors de toutes les prochaines sessions du Comité. Les représentants des onze pays membres[1] estiment que cette obligation est nécessaire, compte tenu des actes criminels de Boko Haram contre deux pays membres du Comité, le Cameroun et le Tchad, ainsi que des risques terroristes auxquels sont exposés les autres Etats membres. Ils ont saisi cette occasion pour renouveler leur soutien aux gouvernements concernés.

Améliorer la coopération dans la lutte contre la menace terroriste

Pour sa part, le Secrétaire général des Nations Unies a exprimé le vœu que le Sommet conjoint de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur cette question cruciale puisse se tenir « dans les plus brefs délais ». Il a précisé que cette rencontre de haut niveau est capitale pour « étudier les moyens d’améliorer la coopération » dans la lutte contre la menace terroriste, y compris dans le cadre de la Force multinationale mixte dont il s’est réjoui du déploiement.

En dehors de la problématique du terrorisme en général et de Boko Haram en particulier, les participants à la 41e réunion de l’UNSAC ont abordé tous les dossiers relatifs à la paix et à la sécurité en Afrique centrale. Deux Déclarations distinctes ont été adoptées pour encourager l’intensification de la lutte contre le braconnage et la piraterie maritime. La revue géopolitique et sécuritaire présentée par la CEEAC a facilité les discussions sur les aspects politiques des menaces à la stabilité. Ces menaces ont surtout trait à ce que M. Ban Ki-moon a appelé, pour le déplorer, les tensions politiques et les différends de nature constitutionnelle conduisant à des violences dans certains pays. « J’appelle tous les acteurs concernés à rejeter la violence et à gérer leurs différences d'opinion en période électorale de façon à promouvoir le dialogue et à consolider les acquis démocratiques », a rappelé le Secrétaire général des Nations Unies dans le message lu par le Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA). Il a par ailleurs réaffirmé que l’ONU aidera les Etats d’Afrique centrale à garantir la tenue d’élections « pacifiques et démocratiques et à renforcer les capacités de la sous-région dans le domaine de la consolidation de la paix ».

Le Général Jean-Marie Michel Mokoko, Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) et Chef de la Mission de l’UA pour la Centrafrique et l’Afrique centrale, a également pris la parole lors de la session ministérielle ainsi que le Secrétaire général de la CEEAC, M. Ahmad Allam-mi, et le Ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, de la Francophonie et de l’Intégration régionale du Gabon, M. Emmanuel Issoze-Ngondet.

Le Chef de la diplomatie gabonaise assurera la présidence tournante du Comité, dont le Secrétariat est tenu par l’UNOCA. La première vice-présidence a été confiée à la RCA, et la deuxième vice-présidence à Sao Tomé & Principe. Le Cameroun occupe le fauteuil de Rapporteur.

La 42e réunion de l’UNSAC est prévue à Bangui dans six mois.


[1] Angola, Burundi, Cameroun, République Centrafricaine (RCA), Congo, République démocratique du Congo (RDC), Gabon, Guinée équatoriale, Rwanda, Sao Tomé et Principe, Tchad.

"Télécharger le document intégral"

"Message du Secrétaire général à la 41eme Réunion ministérielle de l'UNSAC"