Conseil de sécurité : les tensions politiques en Afrique centrale persistent, entravant les progrès vers la paix, selon le Chef du Bureau régional de l’ONU

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de l'UNOCA lors de son intervention le 13 juin au Conseil de sécurité. Photo ONU/Eskinder Debebe.

14 juin 2017

Conseil de sécurité : les tensions politiques en Afrique centrale persistent, entravant les progrès vers la paix, selon le Chef du Bureau régional de l’ONU

Au cours des six derniers mois, « les tensions politiques ont persisté dans certains pays d’Afrique centrale, principalement liées à des processus électoraux récents ou à venir », a expliqué au Conseil de sécurité, [hier] après-midi, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale [UNOCA]. M. François Louncény Fall, qui présentait le rapport du Secrétaire général sur la question, a toutefois réaffirmé l’engagement résolu de l'UNOCA de continuer à travailler avec les États Membres et les partenaires de la sous-région à l’objectif de prévention des conflits et de consolidation de la paix. Faisant état de tensions en continu qui ont entravé les progrès vers la consolidation de l’état de droit, la paix et le développement, il a craint pour les droits de l’homme, notamment les libertés d’expression et de rassemblement, alors même que l’espace politique ne fait que se rétrécir. 

Avant de passer en revue les principaux faits survenus dans la sous-région en matière de paix, de politique et de sécurité, M. Fall a dit avoir maintenu un contact régulier avec les parties prenantes, en particulier les gouvernements et les responsables politiques, « pour faire le plaidoyer en faveur de la résolution pacifique des différends à travers un dialogue inclusif et franc ».

Les bons offices au service de l'apaisement des tensions

Commençant par le Gabon, il a indiqué que le dialogue national, tenu du 29 mars au 25 mai, avait produit une série de recommandations concernant notamment les réformes institutionnelles et électorales. Cependant, comme des critiques ont été formulées par certains chefs de l’opposition quant au résultat de ce dialogue, il a fait part de son intention d’utiliser ses bons offices pour continuer à apaiser les tensions entre tous les acteurs.

Au Cameroun, a poursuivi le Représentant spécial, les tensions semblent s’apaiser progressivement suite aux mesures annoncées par le Gouvernement pour répondre aux revendications formulées par des avocats et des enseignants dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. En outre, après trois mois d’interruption, Internet a été restauré dans ces régions. Il s’est toutefois inquiété de la détention de 24 civils, dont trois dirigeants du mouvement anglophone.

Par ailleurs, en République du Congo, où M. Fall s’est rendu la semaine dernière, les tensions liées à l’élection présidentielle de mars 2016 et la crise qui a suivi dans la région du Pool entre le Gouvernement et l’opposition ont continué de s’envenimer. Il a donc encouragé les parties prenantes, en particulier le Gouvernement, à promouvoir le dialogue et à garantir un accès humanitaire à cette région.

En ce qui concerne la République centrafricaine (RCA), dossier sur lequel le Conseil de sécurité s’est penché pas plus tard qu’hier [12 juin] avec l’exposé du Représentant spécial Parfait Onanga-Anyanga, il a rappelé que le Secrétaire général avait lancé un plan d’action pour répondre à la récente flambée de violence dans le sud-est du pays. L'UNOCA, a-t-il assuré, collaborera étroitement avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) pour revitaliser le processus de paix. Cliquer ici pour lire l’intégralité du texte