Lutte contre les discours de haine en Afrique centrale : mise en place d'une plateforme pour la paix et le développement

2 nov 2021

Lutte contre les discours de haine en Afrique centrale : mise en place d'une plateforme pour la paix et le développement

Le Forum régional de sensibilisation et de renforcement des capacités des médias et des organes de régulation de la communication sur la prévention des conflits liés aux discours de haine et la lutte contre ce phénomène en Afrique centrale a pris fin le 29 octobre 2021 à Douala, la capitale économique du Cameroun, après quatre jours de travaux intenses et féconds. Ils ont été sanctionnés par l’adoption d’une « Déclaration de Douala » dans laquelle les participants annoncent la création d’une « plateforme des organisations des professionnels des médias pour la paix et le développement durable en Afrique centrale ». Il s’agit d’un « cadre d’échanges, de partage d’expériences et de bonnes pratiques ainsi que des contenus et de réflexion » sur ces enjeux (paix et développement durable).

Les représentants des associations de journalistes et de blogueurs venus de l’Angola, du Burundi, du Cameroun, de la République centrafricaine (RCA), de la République démocratique du Congo (RDC), du Gabon, du Rwanda et du Tchad soulignent que cette plateforme « mettra un accent particulier sur les actions visant à éviter, à freiner et à combattre vigoureusement la montée des discours de la haine dans les médias et dans les réseaux sociaux ». Un groupe de travail a été mis en place pour proposer les textes de base dans un délai d’un mois.

Lors de la cérémonie de clôture, Mme Marilyn Ngum Fru, Conseillère politique principale à l’UNOCA, a salué cette initiative, qui est en phase avec les orientations du Secrétaire général des Nations Unies relatives à la mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’action de l’ONU sur la lutte contre le discours de haine lancés en 2019. « Nous avons […] la responsabilité d’agir, sur le plan individuel comme au sein de nos organisations et communautés, afin de contribuer à prévenir les discours de haine, à réagir face à leur survenance et à les réprimer », a souligné Mme Marilyn Ngum Fru dans une allocution lue au nom des organisateurs

A cet égard, les outils tels que le Code éthique et le guide pratique contre la haine adoptés par les participants constituent une avancée significative. Ils sont aussi une réponse concrète à l’appel lancé par le représentant du gouvernement camerounais. Parlant à ce titre, le Ministre plénipotentiaire, Chef de l’antenne du Ministère des Relations extérieures à Douala, M. Gervais Edmond Bindzi Edzimbi, a indiqué qu’il est « plus qu’urgent pour les acteurs du monde des médias de renforcer les mécanismes assurant la responsabilité des médias et d’adopter ou de mettre sur pied des mécanismes d’autorégulation ». Il a également invité les uns et les autres à « faire de la lutte contre le discours de haine une priorité dans [leur] action quotidienne ».

Les Nations Unies et leurs partenaires ont réitéré leur détermination à continuer à agir dans ce sens, y compris en « accompagnant les Etats et les organisations sous-régionales ainsi que les ONG dans leurs efforts visant à construire et à promouvoir une société où règnent l’amour et la paix ».

NOTE AUX EDITEURS

Le Forum de Douala a été organisé par le Bureau régional de l’ONU pour l’Afrique centrale (UNOCA) et la Commission de la CEEAC, en collaboration avec le Gouvernement camerounais, le Bureau Afrique centrale de l’UNESCO, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC, le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale, la Mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) et la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO). Le Forum a entériné l’urgence d’autres rencontres de même nature avec d’autres acteurs clés, y compris les régulateurs du secteur des médias et de la communication. Et comme décidé par la Commission de la CEEAC et les autres parties prenantes, N’Djamena (Tchad) et Kinshasa (RDC) accueilleront deux forums qui permettront d’élargir le débat et d’aller en profondeur sur certaines questions afin de répondre de manière holistique aux impératifs de cohésion nationale et de paix dans la sous-région. Une rencontre mobilisant les médias en ligne et les réseaux sociaux pourrait également avoir lieu, selon le vœu exprimé par les participants dans leur message lu lors de la cérémonie de clôture du Forum de Douala par Jean-Fernand Koena, vice-président de l’Union des journalistes centrafricains. 

TELECHARGER LA NOTE DINFORMATION EN VERSION PDF ET LA DECLARATION DE DOUALA