SITUATION SECURITAIRE EN AFRIQUE CENTRALE

31 mai 2015

SITUATION SECURITAIRE EN AFRIQUE CENTRALE


Luanda abritera la 40e réunion de l’UNSAC du 1er au 5 juin

La 40e réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) aura lieu du 1er au 5 juin 2015 à Luanda, la capitale de l’Angola. Elle permettra d’évaluer la mise en œuvre des programmes de désarmement et de limitations des armes dans la sous-région ainsi que des actions menées pour lutter contre les groupes terroristes, en particulier Boko Haram. Ce sera aussi l’occasion de faire le tour d’horizon de la situation géopolitique dans les onze pays membres.
Sur ce dernier point, les experts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) présenteront un rapport analytique et prospectif sur l’état des lieux en Angola, au Burundi, au Cameroun, en République Centrafricaine (RCA), au Congo, en République démocratique du Congo (RDC), au Gabon, en Guinée Equatoriale, au Rwanda, à Sao Tomé et Principe, et au Tchad. Cet exercice, qui constitue l’un des temps forts de la réunion, est d’une très grande importance. L’occasion est en effet donnée aux participants d’échanger et de discuter des informations ayant parfois valeur d’alerte précoce.
Burundi : l'ONU pour la paix et la réconciliation nationale
Lors de la 37e réunion de l’UNSAC tenue du 19 au 23 décembre 2013 à N’Djamena (Tchad), le rapport de la CEEAC avait par exemple indiqué qu’au Burundi, la controverse sur la « révision éventuelle de la constitution et la possibilité pour l’actuel Chef de l’Etat de se représenter en 2015 », faisaient partie des éléments susceptibles de provoquer un « retour des tensions et de la violence ». La conjoncture politique dans ce pays sera sans doute au cœur des préoccupations lors de la 40e session de Luanda, compte tenu de la tournure dramatique des événements depuis l’annonce de la candidature du Président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat.
Dans une déclaration publiée le 23 mai dernier, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a invité les dirigeants politiques burundais à « placer la paix et la réconciliation nationale au-dessus des intérêts partisans ». Son Représentant spécial pour l’Afrique centrale, M. Abdoulaye Bathily, qui prendra part à la réunion de l’UNSAC, multiplie les messages allant dans le même sens et traduisant le souci de l’ONU de favoriser une issue pacifique à la crise burundaise.
Bilan de la 39e réunion tenue à Bujumbura en décembre 2014
Au-delà du caractère conflictogène des processus électoraux dans la plupart des pays de la sous-région, le contexte est aussi marqué par les efforts toujours en cours pour normaliser la situation en RCA. Le prolongement technique de la transition souhaité par le Forum national de Bangui a été entériné par le 16e Sommet ordinaire de la CEEAC, afin de permettre aux autorités compétentes d’organiser des « élections crédibles et transparentes avant la fin de l’année 2015 ».
De nombreux autres sujets seront à l’ordre du jour de la 40e réunion de l’UNSAC : la lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, le phénomène du braconnage, le trafic des drogues, les groupes armés, le terrorisme, etc. Il sera notamment question de faire le bilan depuis la 39e rencontre tenue du 1er au 5 décembre 2014 au Burundi. Celle-ci s’était achevée par l’adoption de plusieurs recommandations et de la Déclaration de Bujumbura sur « la menace liée aux activités terroristes du groupe Boko Haram sur la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique centrale ».
La Présidence tournante du Comité est actuellement assurée par le Ministre des Relations extérieures et de la Coopération internationale du Burundi. A Luanda, l’Angola prendra les commandes pour une période de six mois. Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), qui a envoyé une mission avancée sur le terrain depuis près d’une semaine, continuera à jouer pleinement le rôle de Secrétariat qui lui a été confié en mai 2011.