Afrique de l’Ouest et du Centre : les Chefs de l’ONU rappellent la nécessité de promouvoir la bonne gouvernance afin de garantir une stabilité durable

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de l'UNOCA, Abdou Abarry, a partagé l'expérience de l'Afrique centrale avec ses collègues. Photos UNOWAS.

13 sep 2023

Afrique de l’Ouest et du Centre : les Chefs de l’ONU rappellent la nécessité de promouvoir la bonne gouvernance afin de garantir une stabilité durable

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), Leonardo Santos Simão, a accueilli, le 12 septembre 2023 à Dakar (Sénégal), la 38e réunion des Chefs de Missions des Nations Unies. Cette rencontre biannuelle a permis de faire le point sur les questions politiques et sécuritaires, ainsi que sur les tendances liées au développement et à la gouvernance en Afrique de l’Ouest et au Sahel et, plus largement, sur la situation en Afrique centrale et en Libye. Les participants ont particulièrement évoqué les multiples changements anticonstitutionnels de gouvernement, et ont appelé les pays concernés à rétablir rapidement l'ordre constitutionnel conformément aux instruments normatifs africains pertinents et aux déclarations des Nations Unies. Tout en reconnaissant les spécificités de chaque contexte, ils ont souligné la nécessité de redoubler d'efforts pour favoriser la bonne gouvernance et la transparence, afin de promouvoir une stabilité durable. Ils se sont engagés à renforcer le partenariat entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales dans le domaine de la gouvernance, sur la base de leurs avantages comparatifs respectifs. À cet égard, ils ont mis en relief le rôle essentiel des partis politiques et de la société civile. 

L'importance de la séparation des pouvoirs 

Par ailleurs, les participants à la réunion de Dakar ont insisté sur l'importance de la séparation des pouvoirs et des mécanismes d'équilibre des pouvoirs, y compris pendant les processus de révision constitutionnelle et les périodes de transition. Réitérant l'importance de l'approche "nexus" pour la paix et la sécurité, l'humanitaire et le développement, ils ont appelé à des sociétés plus inclusives et à un système économique et financier mondial plus équitable qui favorise les pays en développement et la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), ainsi que la mise en œuvre de l'Agenda 2063 de l'Union africaine.

Dans cette dynamique, la réunion de Dakar a favorisé un échange de vues sur les principes de subsidiarité, de complémentarité et d'avantages comparatifs, l'enjeu principal pour les Nations Unies et les organisations régionales étant d'apporter des réponses plus appropriées aux crises. Les Chefs de Missions ont également exprimé la nécessité de tirer parti des possibilités offertes par l’Afrique, en augmentant les investissements en vue de la transformation indispensable des économies et de la réalisation des aspirations des populations. 

Outre les problématiques relatives à la gouvernance politique et socio-économique, les Chefs de Missions ont abordés des sujets liés à l'extrémisme violent et aux dynamiques intercommunautaires, en particulier dans la région du Liptako-Gourma où les situations sécuritaires et humanitaires restent très difficiles. Le retrait en cours de la MINUSMA du Mali était aussi au cœur des discussions ainsi que la question de l'efficacité des Nations Unies face aux multiples défis posés au multilatéralisme en Afrique et au-delà.

Prioriser l'aide humanitaire et l'appui au développement

A l’issue des travaux, les Chefs de Missions ont convenu de la nécessité de recalibrer l'approche des Nations Unies et de revoir leur engagement stratégique afin de mieux relever les défis multiformes identifiés et de préserver les principes de gouvernance démocratique, l'État de droit et le rétablissement de la confiance dans les gouvernements, y compris dans le contexte des instruments africains pertinents adoptés par l'Union africaine et d'autres communautés économiques régionales/mécanismes régionaux. Ils ont convenu que, dans les situations complexes, les principales préoccupations devaient porter à la fois sur l'aide humanitaire et sur l'aide au développement, car cette dernière est directement affectée à long terme si elle n'est pas prise en charge, ce qui entraîne une récurrence et constitue une cause fondamentale d'instabilité.

Étaient présents à la réunion de Dakar : le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El-Ghassim Wane ; le Représentant spécial du Secrétaire général auprès de l'Union africaine et Chef du Bureau des Nations Unies auprès de l'Union africaine (UNOAU), Parfait Onanga-Anyanga ; le Coordinateur spécial pour le développement du Sahel, Abdoulaye Mar Dieye ; le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA), Abdou Abarry ; le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL), Abdoulaye Bathily ; et la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Giovanie Biha.

SOURCE : COMMUNIQUE DE LA 38E REUNION DE HAUT NIVEAU DES CHEFS DE MISSIONS DE L'ONU