Ban Ki-moon rappelle la nécessité d’un dialogue inclusif pour renforcer la gouvernance démocratique

Lecture du message du SG/ONU par son Représentant spécial pour l’Afrique centrale, M. François Louncény Fall lors de la reunion de l'UNSAC.

2 déc 2016

Ban Ki-moon rappelle la nécessité d’un dialogue inclusif pour renforcer la gouvernance démocratique

Lors de la 43e réunion ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC), à Sao Tome, le 1er décembre 2016, le Secrétaire général de l’ONU est revenue sur l’année “électorale chargée, parfois tumultueuse”, qui a rythmé l’actualité politique dans la sous-région ces douze derniers mois. “J’ai expri-mé maintes fois ma préoccupation à l’égard des tensions qui ont surgi en période électorale et qui ont parfois débouché sur des violences. Nous devons tirer des leçons des récents processus électoraux pour s’entendre sur des cadres qui favoriseront la tenue d’élections pacifiques, inclu-sives, transparentes et crédibles”, a souligné M. Ban Ki-moon dans un message lu à cette occa-sion par son Représentant spécial par interim pour l’Afrique centrale, M. François Louncény Fall (photo). “Ce n’est que par un dialogue véritable et inclusif que nous pourrons réaliser les réformes nécessaires pour renforcer la gouvernance démocratique et l’état de droit”, a-t-il précisé, félicitant la République de Sao Tomé-et-Principe, “un îlot de stabilité, d’avoir organisé une élection pacifique” en juillet – août 2016.

Défis politiques et sécuritaires

 

Au cours de la même cérémonie officielle présidée par M. Urbino Botelho, Ministre santoméen des Affaires étrangères et des Communautés, le Secrétaire général de l’ONU a également insisté sur la situation en République centrafricaine (RCA), notamment sur le regain de violence à l’origine de nouveaux déplacements de populations. “Les personnes responsables et ceux qui les soutiennent doivent être traduits en justice. Il est primordial que la région continue d’être associée aux efforts déployés par le pays pour la réconciliation et le retour à la stabilité”, a-t-il souligné. À cet égard, il a salué les conclusions de la table ronde des donateurs tenue à Bruxelles (Belgique) le 17 novembre et au cours de laquelle les promesses de dons en soutien au plan de relèvement et à la consolidation de la paix en RCA se sont élevées à 2,2 milliards de dollars. Dans le même esprit, M. Ban Ki-moon s’est réjoui de l’organisation, le 30 novembre à Libreville, d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sur la situation dans ce pays.

Sur le front sécuritaire, le Secrétaire général des Nations Unies a évoqué les défis que l’Afrique centrale continue de connaître, y compris ceux de nature transrégionale. “Les militants de Boko Haram dans la région du bassin du lac Tchad, les pirates dans le golfe de Guinée et l’Armée de résistance du Seigneur ne connaissent pas de frontières, et cela s’explique en partie par l’insuffisance de réponses coordonnées”, a-t-il regretté. Face à cette situation préoccupante, il estime que la création de la Force multinationale mixte, du Centre interrégional de coordination pour la sécurité maritime dans le golfe de Guinée et du Centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique centrale constituent d’importants succès qu’il convient de soutenir et de renforcer. “Je souhaite fortement que la CEEAC et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest coopèrent étroitement pour lutter contre ces menaces”, a souligné le SG de l’ONU, lançant également un appel aux deux organisations régionales afin qu’elles organisent, dès que possible, le sommet conjoint CEEAC-CEDEAO prévu de longue date sur Boko Haram pour “élaborer une stratégie régionale qui traiterait des causes profondes de l’émergence de ce groupe”.

L’une des recommandations de la 43e réunion de l’UNSAC porte sur la nécessité de redoubler des efforts pour la tenue effective de cette rencontre conjointe décidée par les Chefs d’Etat lors du Sommet extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité en Afrique centrale (COPAX) tenu à Yaoundé en février 2015. Le Ministre santoméen des Affaires étrangères et des Communautés, qui assurera la présidence tournante du Comité pendant six mois, en fera le suivi. Il a été aussi chargé de contacter, dans les plus brefs délais, la Première Vice-Présidence du Comité (Cameroun), afin de confirmer le lieu et la date de la 44e session ministerielle de l’UNSAC. Le Rwanda (Deuxième Vice-Présidence) et le Congo (Rapporteur) complètent le nouveau bureau du Comité.