L’ONU appelle à poursuivre des efforts inlassables contre Boko Haram et la LRA

8 déc 2016

L’ONU appelle à poursuivre des efforts inlassables contre Boko Haram et la LRA

Le Représentant spécial par intérim du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, M. François Lounceny Fall, a presenté le 7 décembre 2016 devant le Conseil de sécurité, le 11e Rapport du SG des l’ONU sur la situation dans la sous-région et sur les activités de l’UNOCA. Dans son intervention, il a souligné la nécessité de faire preuve de « détermination », de « vigilance » et « d’unité » dans la lutte contre Boko Haram et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), qui continuent de poser des menaces sérieuses pour la sécurité régionale.

Evoquant les activités de Boko Haram, il a d’emblée averti que sa « capacité à semer le chaos ne devait pas être sous-estimée ». Il a indiqué que les efforts collectifs des pays du bassin du lac Tchad contre ce groupe terroriste ont abouti à des « succès militaires et sécuritaires substantiels ».  La Force multinationale mixte, a-t-il précisé, a continué ses opérations transfrontalières et repris la plupart des territoires que contrôlait Boko Haram.  Le Représentant spécial a, néanmoins, indiqué que le groupe continuait de mener des attaques asymétriques, ciblant principalement des civils.

M. Fall a rappelé que les activités de Boko Haram freinent les efforts de développement et aggravent les difficultés économiques des pays du bassin du lac Tchad.  La situation des personnes déplacées demeure très préoccupante, a-t-il dit, en expliquant que les attaques récurrentes de Boko Haram empêchent l’accès des acteurs humanitaires aux zones touchées. Par ailleurs, il a fait observer que les pays concernés assument le fardeau financier de la lutte contre Boko Haram. Dans ce contexte, le Représentant spécial a souligné l’insuffisance de fonds destinés à financer les opérations de la Force multinationale mixte et les efforts humanitaires et de relèvement.  Un soutien adéquat à la Force, qu’il soit financier, logistique ou en équipement, demeure crucial pour améliorer ses capacités opérationnelles et consolider les gains enregistrés, a-t-il souligné.

Le Représentant spécial a soutenu que l’éradication du groupe terroriste exige une approche holistique visant à remédier aux causes profondes de l’extrémisme violent.  « À cet égard, il y a un besoin urgent de financer les activités de relèvement et de développement dans les zones libérées, y compris en vue de réintégrer les déserteurs et leurs familles dans leurs communautés respectives », a insisté M. Fall. Il a ainsi formé l’espoir que le Sommet commun de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se tienne le plus rapidement possible, en vue de développer une stratégie régionale.

« L’Armée de résistance du Seigneur continue de menacer la sécurité régionale, notamment les populations de l’est de la République centrafricaine et du nord-est de la République démocratique du Congo », a poursuivi le Représentant spécial.  M. Fall a mis l’accent sur les « indicibles souffrances » et les graves conséquences humanitaires découlant des nombreuses attaques de la LRA.  « Nous devons donc demeurer unis et déterminés dans nos efforts de lutte contre la LRA », a-t-il déclaré, avant de détailler les efforts de l’UNOCA visant à mettre en œuvre la stratégie régionale de l’ONU dans ce domaine.

Il a fait remarquer qu’en août dernier une équipe conjointe constituée de l’UNOCA, de l’Union africaine, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) et de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) s’était rendue à Bria et à Obo, en République centrafricaine, afin d’évaluer la menace dans ces deux localités.  Une mission conjointe UNOCA-Union africaine a également visité Dungu, en République démocratique du Congo.

« Les Nations Unies, a-t-il dit, demeurent préoccupées par le retrait annoncé des troupes ougandaises de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine le 31 décembre. »  Le Représentant spécial a estimé que ce retrait entraînerait un vide sécuritaire dont la LRA pourrait se servir pour circuler librement et attaquer les populations des zones concernées.  « Les efforts collectifs contre la LRA risquent d’être compromis par le retrait des troupes ougandaises. »

Source : avec le Service de la Couverture des réunions & Communiqués de presse, (ONU), 7 décembre 2016