MISSION CONJOINTE UA – ONU CONTRE LA LRA

11 jan 2012

MISSION CONJOINTE UA – ONU CONTRE LA LRA

Sentiment de « satisfaction » après l'étape de la RDC

La mission conjointe de l'Union africaine (UA) et des Nations Unies dans les pays affectés par l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a dressé un bilan positif à l'issue de la séance de travail avec les autorités congolaises le 6 janvier à Kinshasa.

« Nous avons obtenu des garanties quant à la contribution significative de la RDC dans la mise en œuvre de l'Initiative de coopération régionale de l'Union africaine contre la LRA », a souligné l'Envoyé spécial de l'Union africaine (UA) pour la question de la LRA, M. Francisco Madeira. L'un des enjeux essentiels de la mission concernait en effet l'acceptation par la République centrafricaine, le Sud Soudan, l'Ouganda et la RDC, de la possibilité pour leurs troupes de procéder, en cas de besoin et sans entraves, à des opérations transfrontalières « anti-LRA ». Sur ce dossier déjà favorablement accueilli par les autorités de Bangui, de Juba et de Kampala, le gouvernement congolais a indiqué qu'il n'y était pas contre. Les modalités des patrouilles au-delà des frontières doivent cependant être bien définies, justifiées et ciblées. Cela devrait faire partie d'un cahier de charges précisant par ailleurs le genre de troupes qu'il faudrait mobiliser.
La LRA, « une composante du terrorisme international »
En attendant, les délégations de l'UA et de l'ONU ont été informées que les officiers congolais appelés à intégrer les structures opérationnelles et militaires censées traquer la LRA étaient déjà identifiés. De plus, elles ont appris que le Centre conjoint de renseignements et d'opérations est prêt, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) ayant mis à disposition un bâtiment à Dungu, dans le Nord Est de la RDC (Province orientale). Le gouvernement congolais a enfin souhaité que les Etats Unis investissent davantage dans la lutte contre la LRA, un fléau qu'il considère comme « une composante du terrorisme international ».
« Nous avons besoin de moyens matériels importants pour faire face à la LRA. Nos interlocuteurs congolais pensent que les Américains peuvent nous assister dans ce sens », a résumé M. Madeira, estimant que le recours aux technologies modernes pourrait aider à aller très vite dans la localisation et la neutralisation de Joseph Kony, le leader de la LRA. Il précise qu'il ne s'agit pas de sous-estimer l'importance des conseillers militaires dont le président américain avait annoncé le déploiement dans les régions affectées, mais de plaider pour une réévaluation et une redéfinition des priorités, comme l'avaient également suggéré les autorités ougandaises.
UNOCA, coordonnateur des actions « anti-LRA »
« Nous avons eu raison de faire cette mission conjointe. Nous saurons comment orienter nos actions futures pour une meilleure coordination de la lutte contre la LRA », a noté M. Abou Moussa, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA). La mission conjointe cadre d'ailleurs assez bien avec le mandat de l'UNOCA. Avant le 31 mai 2012, M. Moussa est attendu au Conseil de sécurité, où il doit présenter un Rapport du secrétaire général de l'ONU intégrant des informations pertinentes sur les possibilités d'améliorer l'échange d'informations entre l'UA, les Etats touchés par les activités de la LRA et les missions des Nations Unies. Le même rapport doit aussi mettre l'accent sur le rôle de l'UNOCA dans la coordination des actions menées pour lutter contre la LRA. A cet égard, les séances de travail tenues avec les Missions, Agences, Fonds et Programmes des Nations Unies basés en RDC ont été utiles.
Avant de quitter Kinshasa samedi 7 janvier, les membres des délégations de l'UA et de l'ONU ont également eu des réunions avec les responsables de l'ambassade des USA et de l'Union européenne.
MM. Adolph Lumanu Mwana, Vice-premier ministre en charge de l'Intérieur et de la Sécurité, Alexis Thambwe Mwamba, ministre des Affaires étrangères et Charles Mwando Nsimba ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, sont les principales autorités congolaises rencontrées par la mission conjointe. Celle-ci avait commencé ses consultations en RCA le 3 janvier avant de se rendre au Sud Soudan puis en Ouganda.