STRATEGIE DE LUTTE CONTRE LA LRA

9 fév 2013

STRATEGIE DE LUTTE CONTRE LA LRA

Une réunion à Entebbe pour définir les priorités

Le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA) organise du 11 au 12 février à Entebbe (Ouganda), une réunion d'évaluation et de réflexion sur les priorités à établir dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie régionale de lutte contre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) adoptée en juin 2012 par le Conseil de sécurité. Dans la Déclaration présidentielle du 19 décembre 2012, l'organe exécutif de l'ONU invite en effet le Secrétaire général à lui présenter, d'ici le 28 février, une feuille de route précise dans ce sens. Celle-ci doit indiquer, entre autres, l'ordre d'exécution des activités et la répartition des tâches entre les différentes composantes du système international et les Nations Unies.

L'un des enjeux principaux de la réunion d'Entebbe est de mobiliser les éléments de réponse à ces préoccupations. Les experts de l'ONU et de l'Union africaine (UA) ainsi que toutes les autres parties prenantes, y compris les représentants des organisations non gouvernementales, sont invités à cette rencontre qui sera co-présidée par MM. Abou Moussa et Francisco Madeira, respectivement Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de l'UNOCA, et Envoyé spécial de l'UA pour la LRA.

Opérationnalisation de la Force régionale d'intervention

Les participants travailleront dans des groupes au sein desquels ils traiteront et approfondiront les questions spécifiques déjà abordées lors de leur rencontre du 25 au 27 juillet 2012 à Entebbe : développement des actions visant la protection des civils ; promotion des défections et du processus de désarment, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) ; définition d'un dispositif humanitaire coordonné en faveur des victimes de la LRA (les réfugiés et les déplacés) ; renforcement de l'autorité de l'Etat dans les régions affectées ; etc. Il faut y ajouter la problématique de l'appui à l'opérationnalisation de l'Initiative de coopération régionale de l'UA pour l'élimination de la LRA (ICR-LRA) dont la composante militaire, la Force régionale d'intervention (FRI), est actuellement composée de 2850 soldats mis à disposition par l'Ouganda (2000), le Soudan du Sud (500) et la République Centrafricaine (350). L'UA mise sur un maximum de 5000 hommes et femmes pour cette opération.

Lors de la réunion ministérielle du Mécanisme conjoint de coordination du 15 janvier 2013 à Addis-Abeba (Ethiopie), le Vice-Premier ministre chargé de la Défense et des Anciens combattants de la République démocratique du Congo, M. Alexandre Luba Ntambo, avait promis de disponibiliser 500 éléments des Forces armées de la RDC dans un avenir proche. Le Soudan du Sud avait quant à lui annoncé 500 hommes supplémentaires. Cette mobilisation devrait s'accompagner de moyens adéquats, compte tenu des difficultés de certains pays à assurer les charges relatives au déploiement de leur contingent sur le théâtre des opérations. La réunion d'Entebbe abordera aussi cet aspect avec, en perspective, l'option d'une campagne de mobilisation de fonds.

Malgré la diminution progressive de son effectif grâce aux défections, à la capture ou à la mort de certains de ses éléments, la LRA reste très dangereuse. La situation humanitaire des réfugiés et des déplacés fuyant l'insécurité occasionnée par ce groupe armé est affolante. Dans son troisième Rapport sur les activités de l'UNOCA, le Secrétaire général de l'ONU souligne que quelque 443 000 personnes ont dû quitter leur domicile dans les zones où sévit la LRA. « Nombre d'entre elles dépendent de l'aide internationale pour se nourrir, trouver un hébergement, obtenir des soins de santé, ainsi que pour l'accès à l'eau et à des installations sanitaires », précise ce Rapport présenté le 18 décembre 2012 au Conseil de sécurité par son Représentant spécial pour l'Afrique centrale.

Mettre fin aux atrocités de la LRA reste une des principales priorités des Nations Unies qui, avec d'autres partenaires, continueront à soutenir les efforts de l'Union africaine dans ce combat.