Afrique centrale : accélérer l’intégration régionale et la construction d’une communauté de destin
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale et Chef de l’UNOCA, Abdou Abarry, a pris part au 26e Sommet ordinaire de la CEEAC tenu le 7 juin à Malabo (Guinée équatoriale). Placée sous le thème « Consolider les acquis de la réforme de la CEEAC pour accélérer l’intégration régionale et la construction d’une communauté de destin en Afrique centrale », cette rencontre a permis de discuter des questions relatives à la vie et au fonctionnement de l’organisation sous-régionale ainsi que des défis auxquels elle est confrontée. Dans un contexte marqué par la multiplication et la complexification des crises, M. Abarry a indiqué que la détermination des Chefs d’Etat et de Gouvernement à « renforcer la coopération entre [leurs] Etats, à dialoguer et à agir ensemble, reste la meilleure arme pour continuer de bâtir cette Afrique centrale plus stable, plus solidaire et plus prospère […] ». Il s’agit notamment de faire front contre diverses menaces, y compris celles liées aux activités terroristes dans le bassin du lac Tchad, l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée et le changement climatique – qui ne représente plus seulement un problème environnemental, mais constitue également un facteur aggravant des conflits dans la sous-région.
Renforcement de l’Etat de droit
Les questions relatives à la gouvernance politique ont été aussi mises en relief avec un accent sur l’appréciation des conditions dans lesquelles les élections ont été récemment organisées dans certains pays (Tchad, Gabon, Burundi). M. Abarry a exprimé le vœu que les rendez-électoraux prévus ailleurs dans les prochains mois soient « l’occasion du renforcement de l’Etat de droit, au bénéfice des hommes et des femmes d’Afrique centrale, et du projet d’intégration régionale et de construction d’une communauté de destin, porté par la CEEAC ».
« Sur un tout autre plan, je voudrais aussi saisir cette occasion pour lancer un appel en faveur du retour de la paix et de la sécurité à l’Est de la RDC [République démocratique du Congo] », a indiqué le Chef de l’UNOCA, ajoutant qu’il note « avec beaucoup de peine, l’absence de signes d’amélioration de la situation sur le terrain et le coût humain considérable du conflit ». Il est « grand temps » que cela cesse, a-t-il insisté, rappelant qu’en 2024, « près de 7 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du territoire congolais ». Plus grave, « depuis janvier de cette année, plus de 400 000 déplacés ont été enregistrés suite aux violences qui n’ont épargné ni les femmes, ni les enfants, dans le Nord et Sud Kivu ».
Face à la crise financiere, UNOCA mise sur le fonds fiduciaire...
Abdou Abarry a rassuré les dirigeants de l’Afrique centrale quant à l’appui des Nations Unies aux différentes initiatives régionales et internationales pour parvenir à la paix dans ce pays (RDC), conformément à la résolution 2773 du Conseil de Sécurité. Il a salué tous les efforts déployés dans ce sens, y compris ceux du Président togolais et Médiateur de l’Union africaine Faure Essozimna Gnassingbé - en coordination avec le Panel des Facilitateurs désigné conjointement par EAC-SADC. « Dans ce contexte, il est nécessaire que la CEEAC soutienne ces différentes initiatives, en jouant ce faisant, pleinement son rôle de moteur de l’intégration et de la stabilité régionales », a conclu M. Abarry. Le communiqué final du Sommet de Malabo indique que le Chef de l’Etat équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a été chargé de prendre toutes les mesures idoines pour garantir une telle implication. Le passage de la Présidence en exercice tournante de la communauté qui revenait au Rwanda ayant été « différé à un autre moment », il a été en effet maintenu à la tête de la CEEAC pour une période supplémentaire d’une année.
Dans cette dynamique, le Représentant spécial a réitéré sa détermination à continuer à jouer le rôle que Conseil de sécurité lui a confié, même s’il reconnait que la tâche pourrait être difficile en raison de la crise financière à laquelle fait face l’ensemble du Système et qui n’épargne pas l’UNOCA. Pour éviter le pire, il a révélé avoir entrepris des démarches pour mettre en place un fonds fiduciaire et a plaidé afin que les Etats membres de la CEEAC examinent la possibilité d’y contribuer.
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