Afrique centrale : des recommandations pour renforcer la contribution de l'ONU à la prévention des crises

Les responsables de l'ONU en Afrique centrale ont examiné les possibilités d'améliorer les réponses des Nations Unies sur les questions liées aux dialogues et aux accords politiques. Photo UNOCA/Norbert N. Ouendji

27 avr 2018

Afrique centrale : des recommandations pour renforcer la contribution de l'ONU à la prévention des crises

 
Officiellement ouverte jeudi 26 avril par M. Raymond Placide Ndong Meyo, Ministre délégué auprès du Ministre gabonais des Affaires étrangères, la 6e réunion annuelle des Représentants et Envoyés spéciaux du Secrétaire général de l’ONU, des Directeurs régionaux et des Coordonnateurs résidents du Système des Nations Unies en Afrique centrale s’est achevée à Libreville le 27 avril. Pendant deux jours, ils ont  échangé autour d’un thème crucial : « Dialogues et accords politiques en Afrique centrale : Défis, opportunités et perspectives ».
 
Le tour d’horizon de la situation actuelle dans la sous-région en matière de paix, de sécurité et de développement socio-économique, a permis d’engager une réflexion profonde sur cette problématique. Les discussions riches et fructueuses ont débouché sur des recommandations ci-dessous relatives aux possibilités de renforcement de la contribution des Nations Unies à l’amélioration des réponses de l’ONU sur les questions liées aux dialogues et aux accords politiques. 
 
1. Pour réduire la pression sur le maintien de la paix, les Nations Unies devraient investir davantage dans la prévention des conflits ;

2. Les entités des Nations Unies devraient renforcer davantage leur collaboration dans les domaines de la paix, la sécurité et le développement socio-économique ;

3. Les entités des Nations Unies, notamment les Bureaux des Coordonnateurs résidents, devraient prendre en compte les ressources existantes de l’Organisation en appui à leurs actions ou interventions en faveur des organisations sous-régionales ;
 
4. Les Nations Unies devraient sensibiliser et travailler avec tous les autres acteurs selon les cas, y compris les partenaires au développement et bilatéraux, dans l’objectif de parler d’une même voix dans la recherche de solutions pacifiques aux conflits dans la sous-région ;
 
5. Les Nations Unies encouragent toutes les parties concernées à prendre part aux dialogues afin de trouver des solutions consensuelles ;
 
6. Les Nations Unies devraient s’assurer du respect strict des principes fondamentaux de l’Organisation ; 
 
7. Pour garantir la réussite des processus de paix, l’ONU devrait aussi prendre en compte la nécessite d’encourager l’application de la justice et la lutte contre l’impunité ;
 
8. Les Nations Unies devraient soutenir les cadres de dialogue permanent au niveau des pays ;
 
9. Les Nations Unies devraient renforcer leur appui aux organisations de la société civile, notamment les organisations de femmes, de jeunes et des médias afin de renforcer leurs capacités et leurs actions dans la prévention des conflits et le développement durable; et enfin
 
10. Les Nations Unies devraient encourager les Etats dans la création de mécanismes locaux de prévention et  de gestion des conflits.
 
« Ces recommandations reflètent […] les priorités définies par le Secrétaire général qui a fait de la prévention le pilier de son action », a souligné M. François Louncény Fall, Représentant spéciapour l’Afrique centrale et Chef de l’UNOCA, lors de la clôture des travaux.  Il a précisé que leur mise en œuvre doit commencer dès à présent. Au nom de ses collègues, il a rendu compte de ces principales conclusions aux journalistes lors d’un point de presse conjoint. MM. Michel Kafando, Envoyé spécial du SG de l’ONU pour le Burundi, et Parfait Onanga-Anyanga, Représentant spécial pour la République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, ont co-animé cette rencontre avec les médias nationaux et internationaux. Les trois hauts fonctionnaires onusiens ont saisi cette occasion pour réaffirmer le rôle important des Nations Unies dans la prévention des conflits, la résolution pacifique des crises et la consolidation de la paix. Malgré les difficultés généralement rencontrées dans ces chantiers, ils ont dit être optimistes par rapport à l'issue de la situation globale dans les pays relevant de leur mandat respectif. 
 
Les Coordonnateurs résidents du Système des Nations Unies en Angola, au Cameroun, au Congo, au Gabon, en Guinée équatoriale, à Sao Tomé et Principe et au Tchad ont pris part aux travaux de Libreville ainsi que le Représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en République démocratique du Congo (RDC). 

Y étaient aussi présents : le Bureau de l’Envoyé spécial pour la Région des grands Lacs, le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), le Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), le Centre des Nations Unies pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique centrale ; le Bureau Afrique centrale de la Commission économique de l’ONU pour l'Afrique ; l’UNESCO ; la Banque mondiale ; etc. 

La Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont également répondu favorablement à l’invitation de l’UNOCA. 

Rendez-vous a été pris pour 2019 pour la 7e réunion annuelle.