Afrique centrale : l’ONU plaide pour la mise en place d’un cadre relatif à la gouvernance

La rencontre des chefs de l’ONU dans la sous-région permet de mettre en œuvre l’une des missions principales de l’UNOCA, qui en est l'initiateur : le renforcement de la cohérence et la coordination de leurs activités en faveur de la paix et de la sécurité. Photos UNOWAS/Kouider Zerrouk

2 fév 2022

Afrique centrale : l’ONU plaide pour la mise en place d’un cadre relatif à la gouvernance

Lors de la 10e rencontre des entités onusiennes opérant dans la sous-région tenue du 1er au 2 février à Brazzaville, le Chef de l’UNOCA a aussi insisté sur la nécessité de renforcer les espaces démocratiques et les outils de prévention des conflits. Ses collègues de l'UNOWAS et de la MONUSCO étaient à ses côtés ainsi que le Président de la Commission de la CEEAC, entre autres.  

La réunion des Représentants et Envoyés spéciaux du Secrétaire général de l’ONU, des Directeurs régionaux et des Coordonnateurs résidents du Système des Nations Unies en Afrique centrale, dont l'ouverture a été rehaussée par la présence du Ministre congolais de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé, M. Denis Christel Sassou Nguesso, a permis  d’échanger des points de vue sur les priorités et les enjeux liés à la prévention et la résolution pacifique des conflits, notamment dans un contexte marqué par la pandémie de la COVID-19. Dans son discours, le Représentant spécial pour l’Afrique centrale et chef de l’UNOCA, M. François Louncény Fall, a évoqué l’importance d’une mutualisation des efforts face à ces défis communs. Il s’agit, d’après lui,  « d’aller plus loin dans l’identification de mesures concrètes propices à renforcer la résilience des Etats de la sous-région face aux menaces sécuritaires, y compris celles qui, à l’instar du changement climatique et de l’extrémisme violent, continuent de causer de nombreuses victimes, d’entrainer des déplacements massifs des populations et, à terme, d’affecter la stabilité des États de la sous-région ».  

M. François Louncény Fall a également mis en relief les questions relatives à la gouvernance et à la prévention des crises électorales. Dans ce chapitre, il a rappelé le rôle des Nations Unies, soulignant qu’elles « doivent continuer de déployer tous les efforts possibles en appui aux processus politiques » en cours dans certains pays de la sous-région (RCA, Tchad et Sao Tome et Principe). Elles doivent notamment s’assurer qu’ils sont « inclusifs, conformes aux standards internationaux et renforcent de manière durable la stabilité et les acquis démocratiques dans ces pays ». Dans le même ordre d’idée, il a indiqué que l’ONU est aussi appelée à poursuivre ses efforts pour aider les Etats à engager des processus électoraux dans des « conditions de crédibilité et de transparence irréprochables, consécutifs à des dialogues politiques inclusifs, le cas échéant, et opérés par des institutions légitimes, impartiales et compétentes ». 

Mettre en place des cadres stratégiques d’intervention avant de quitter l'UNOCA...

Le Chef de l’UNOCA a affirmé que « la définition préalable de cadres stratégiques d’intervention » pourrait faciliter l’atteinte des objectifs visés. A cet égard, il a insisté sur la nécessité de la « mise en place d’un cadre relatif à la gouvernance et au renforcement des espaces démocratiques en Afrique centrale ».  Il a plaidé pour un instrument similaire en matière de sécurité climatique. « À l’heure où je m’apprête à quitter mes fonctions de Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, à la fin du mois de mai, ces deux sujets, tout comme ceux de l’intégration régionale et de la coordination de nos efforts en tant qu’acteurs du système des Nations Unies dans la sous-région font partie des priorités que je souhaite léguer à celle ou celui qui me succèdera dans cette belle aventure », a-t-il conclu.

En attendant, M. François Louncény Fall a salué le partenariat avec la Commission de la CEEAC, dont le Président, M. Gilberto Da Piedade Verissimo, a pris part à l’ouverture des travaux. Il a aussi magnifié la bonne collaboration avec les entités onusiennes opérant en Afrique centrale et la coopération dynamique avec le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), représenté à Brazzaville par son Chef (M. Mahamat Saleh Annadif), qui y a conduit une délégation. Mme Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique Congo et cheffe de la MONUSCO, y a également participé ainsi que des fonctionnaires du Département des Affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA) venus de  New York.  Dans son mot de circonstance, M. Chris Mburu, Coordonnateur résident du système des Nations unies au Congo, s’est dit heureux de les accueillir et de contribuer aux échanges avec tous les collègues, en vue de la « définition d’une réponse collective et solidaire » sur les enjeux de paix, de stabilité et de développement de l’Afrique centrale. Plusieurs personnalités, parmi lesquelles M. Mankeur Ndiaye, Représentant spécial du Secrétaire général pour la République centrafricaine et chef de la MINUSCA, sont intervenues dans les discussions par vidéoconférence.

Organisé par l'UNOCA, cet événement a été précédé par la réunion de coordination des Unités politiques et des Conseillers Paix et Développement de l’ONU dans la sous-région, du 27 au 28 janvier à Brazzaville.