GOLFE DE GUINEE - LUTTE CONTRE LA PIRATERIE MARITIME

22 mar 2013

GOLFE DE GUINEE - LUTTE CONTRE LA PIRATERIE MARITIME

L'ONU réitère son soutien pour le développement d'une stratégie

Les Représentants spéciaux du Secrétaire général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, Said Djinnit et pour l'Afrique centrale, Abou Moussa ont participé à une réunion inter-ministerielle sur la lutte contre la piraterie et les vols à main armée commis en mer dans la région du Golfe de Guinée, qui s'est tenue à Cotonou le 19 mars, à l'initiative de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de la Commission du golfe de Guinée (CGG).

Dans le discours prononcé au nom de l'Organisation Nations Unies, Said Djinnit a salué « la célérité avec laquelle la CEEAC, la CEDEAO et la CGG, avec le concours d'organisations partenaires, telles que l'Organisation maritime de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (OMAOC) et l'Organisation maritime internationale (OMI), se sont employés, à poser les jalons du futur cadre stratégique intégré pour la lutte contre la piraterie et le crime organisé dans les eaux territoriales du golfe de Guinée ».

Renforcer la sureté maritime

Said Djinnit a réitéré le soutien de l'ONU à ce processus, en rappelant que la montée du narco-terrorisme au Sahel et le phénomène du trafic de drogue et du crime organisé ainsi que la piraterie constituent une grande menace à la stabilité et au développement économique des États du golfe de Guinée, qui regroupe 25 pays. Il a souligné que la région est devenue l'une des zones maritimes les plus dangereuses de la planète, selon les experts.

« Afin de préserver le potentiel économique et la sécurité humaine de la zone ainsi que la stabilité de la sous-région, il importe de renforcer les capacités en matière de sureté maritime des États de la région du golfe de Guinée. Il faut promouvoir en parallèle des mécanismes de gouvernance des importantes ressources naturelles disponibles dans cette région. Ces mécanismes doivent intégrer les préoccupations des communautés locales et les enjeux du développement humain », a recommandé Said Djinnit.

Le Représentant spécial a également rendu un hommage au rôle déterminant que le Président du Bénin, M. Thomas Boni Yayi, a joué dans la mobilisation de la communauté internationale pour répondre aux défis posés par le phénomène de la piraterie et du crime organisé dans les eaux du golfe de Guinée. En effet, suite à une lettre qu'il avait adressée en juillet 2011 au Secrétaire général des Nations Unies, une mission d'évaluation sur la piraterie a été dépêchée dans la région (Benin, Nigeria, Gabon et Angola) du 7 au 24 novembre 2011. Les conclusions de cette mission ont été endossées par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa résolution 2039 (2012) du 29 février 2012, qui souligne, entre autres, la nécessité de convoquer un Sommet conjoint des États du golfe de Guinée afin délaborer une stratégie régionale de lutte contre la piraterie, en coopération avec l'Union africaine.

Une avancée importante

La résolution prie par ailleurs le Secrétaire général de l'ONU, par l'intermédiaire du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA) et du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA), de soutenir, dans la mesure du possible, l'organisation dudit Sommet. Depuis mai 2012, les deux Bureaux régionaux sont mobilisés, aux côtés de la CEEAC, de la CEDEAO et de la CGG, pour faciliter l'atteinte de cet objectif majeur.

La réunion de Cotonou constitue une avancée importante dans ce sens. Elle a, en effet, adopté trois documents clés qui seront soumis à l'approbation des chefs d'Etat et de gouvernements de l'Afrique de l'Ouest et du Centre à l'occasion d'un sommet dont le ministre camerounais des Relations extérieures a annoncé la tenue à Yaoundé du 17 au 18 mai. Il s'agit du Mémorandum d'Entente entre la CEEAC, la CEDEAO et la CGG sur la sureté et la sécurité dans l'espace maritime de l'Afrique de l'Ouest et du Centre; de la Déclaration de politique des Chefs d'Etats et de Gouvernement ainsi que du Code de conduite concernant la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l'encontre des navires et des activités maritimes illicites dans la région.