Police gabonaise : la criminalité organisée au centre d’un atelier soutenu par l’UNOCA
L’atelier de formation des Forces de police nationale (FPN) du Gabon sur la « criminalité organisée » a été officiellement ouvert lundi 16 avril 2018 au Ministère de l’Intérieur, siège du Commandement des FPN, à Libreville. La cérémonie protocolaire a eu lieu en présence de Mme Judith Koumba Pemba Mombo, Secrétaire générale dudit Ministère, de Mme Yvonne Cécile Foh, Ambassadeur, Directrice de l’Administration consulaire au Ministère des Affaires étrangères ainsi que de plusieurs Officiers généraux, supérieurs et subalternes.
Dans ses remarques introductives, M. Norbert N. Ouendji, Responsable de l’Unité de la Communication stratégique et de l’Information publique de l’UNOCA, a rappelé le contexte et les enjeux de cette session conjointement organisée par le Gouvernement gabonais et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA). « Le renforcement des capacités des institutions nationales chargées de la prévention de la violence, et des questions du maintien de la loi et de l’ordre est une composante essentielle du mandat de l’UNOCA », a-t-il noté, en précisant que cette problématique est aussi l’une des priorités du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Chef de l’UNOCA, M. François Louncény Fall.
Mise en œuvre de la stratégie régionale anti-terroriste
M. Norbert N. Ouendji, a souligné que l’UNOCA assiste notamment « les Etats de la sous-région dans leurs efforts visant à combattre et à prévenir les violences armées et le terrorisme ; le braconnage et le trafic illicite des espèces sauvages ; le trafic des drogues et des stupéfiants ; la prolifération des armes légères et de petit calibre ; etc. ». A cet égard, il fait observer que l’UNOCA a facilité, entre autres, tous les travaux qui ont conduit à l’élaboration de la stratégie régionale de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale. Ce document précieux a été adopté en novembre 2015 à Libreville lors de la 41e réunion du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) - dont l’UNOCA assure le Secrétariat. Il a été endossé par le Conseil des Ministres du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique centrale (COPAX) lors de sa 5ème Session ordinaire tenue du 3 au 4 mars 2018 dans la capitale gabonaise.
« L’UNOCA continuera de travailler en étroite collaboration avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) pour accompagner, le moment venu, la mise en œuvre de cette stratégie régionale […] inspirée de la stratégie anti-terroriste mondiale des Nations Unies de 2006 », a indiqué M. Norbert N. Ouendji, rappelant un engagement du Représentant spécial.
Revenant sur l’importance de l’atelier, le Responsable de l’Unité de la Communication stratégique et de l’Information publique de l’UNOCA a tenu à préciser que le soutien de l’UNOCA à cette activité est conforme à l’Objectif 16 des ODD (Objectifs de développement durable), qui « encourage, dans le cadre de la coopération internationale, l’appui aux institutions nationales chargées de renforcer, à tous les niveaux, les moyens de prévenir la violence et de lutter contre le terrorisme et la criminalité, en particulier dans les pays en développement ». Dans cet esprit, M. Norbert N. Ouendji a salué de nouveau la coopération fructueuse entre les Forces de police nationale du Gabon et l’UNOCA ainsi que la collaboration dynamique avec la Commissaire Irène Gaga, Conseillère principale Police de l’UNOCA - avec laquelle ces Forces travaillent avec dévouement pour maintenir les questions de paix et de sécurité ainsi que celles liées à la formation des cadres, au cœur des priorités des deux institutions.
Faire face aux « secteurs d’avenir » du crime…
Le Général de Division Yves Marcel Mapangou Moussadji, Commandant en Chef en Second des Forces de police nationale, a remercié l’UNOCA pour son « inestimable appui dans la réalisation de cette rencontre ». Il a indiqué que celle-ci permettra de « brosser un tableau de la criminalité de demain [et de] mettre en évidence les risques induits par la mondialisation », notamment « les violences identitaires, le contournement des frontières […], les nouvelles vulnérabilités liées à l’hyperconnexion du monde, l’hybridation des acteurs criminels… ». De même, il s’est réjoui de l’inscription au programme de cet atelier, des discussions et des analyses sur ce qu’il a appelé les « secteurs d’avenir » du crime : les flux financiers incontrôlables, la destruction de l’environnement ainsi que les détournements, à des fins criminelles, des révolutions technologiques comme la robotique, les nanotechnologies ou les biotechniques. Il formule le vœu qu’a l’issue des travaux, les participants (une vingtaine d’officiers) soient mieux outillés pour aider le gouvernement à y faire face.
« Nous sommes persuadés que cette formation contribuera au renforcement de l’efficacité des Forces de police gabonaises en vue d’une réponse toujours plus efficiente aux multiples défis de sécurité, nationale et transfrontalière, auxquelles ces Forces sont confrontées », a renchéri le Responsable de l’Unité de la Communication stratégique et de l’Information publique de l’UNOCA.
Outre les spécialistes en poste au sein des Forces de police gabonaises, les participants bénéficieront de l’expertise des personnes-ressources issues de la CEEAC, du Groupe d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique centrale (GABAC) et du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale.
L’atelier prend fin vendredi 20 avril. Il est la deuxième séquence d’un important projet en quatre phases. La première a eu lieu du 19 au 23 février 2018. Elle avait permis de former et de sensibiliser 33 fonctionnaires de police en matière de « protection des droits humains dans le cadre du processus judiciaire et de la gestion démocratique des foules ».