Abdou Abarry : intégration régionale, préalable pour tirer profit des potentialités immenses dont dispose l’Afrique centrale

18 oct 2022

Abdou Abarry : intégration régionale, préalable pour tirer profit des potentialités immenses dont dispose l’Afrique centrale

Le Représentant spécial et Chef de l’UNOCA s’est exprimé mardi 18 octobre 2022 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), lors de la Journée de l’intégration régionale de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) marquant le 39e anniversaire de cette institution. 

Dans son allocution, Abdou Abarry a souligné que cet événement est une opportunité de mettre en relief « les efforts déployés jusqu'à présent pour la prévention et la résolution des conflits, la construction de la paix et les avancées vers une véritable intégration régionale, conformément à l'Agenda 2063 de l'Union africaine et à son objectif de développement du commerce intra africain, qui prévoyait de faire passer la croissance de 10 % en 2012 à 50% 2045 dans toute l'Afrique ». Il a cependant fait observer qu’en dépit de ces efforts, la région « demeure toujours marquée par les défis politiques et sécuritaires, accentués par différents paramètres, notamment, la faible capacité des Etats à lutter contre l’insécurité, la pauvreté et la mauvaise gestion des ressources naturelles, ainsi que le chômage des jeunes qui constituent la plus grande majorité de la population active ». M. Abarry a alerté contre les « activités illicites » qui guettent cette population, notamment faute de perspectives du fait d’un environnement économique défavorable. 

Des « atouts importants », soutien continu de l’UNOCA

Par ailleurs, le Chef de l’UNOCA a noté que les « conflits qui persistent dans la région ont créé de nouveaux défis humanitaires, tels que le déplacement massif des populations et un afflux des réfugiés ». Il s’est réjoui du potentiel de l’Afrique centrale, une sous-région aux « ressources naturelles abondantes susceptibles de stimuler son développement socio-économique ». De plus, ses « atouts importants » peuvent « aider à la diversification de l’économie, en garantissant la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique, en offrant des emplois aux jeunes et en apportant la prospérité commune favorable, facteurs essentiels pour la paix et la sécurité de la région ». 

Pour que l’Afrique centrale tire profit de ces « potentialités immenses », M. Abarry a indiqué qu’une « intégration régionale de façon résolue est […] un préalable indispensable ». A cet égard, il a rassuré la Commission de la CEEAC quant au soutien continu de l’UNOCA dans la mise en œuvre de sa vision, qui place « l’intégration régionale au centre de ses actions ». Cet appui s’articule dans le cadre d’un partenariat fondé sur le principe de subsidiarité, de complémentarité, de solidarité et de coopération. Plusieurs résultats concrets ont déjà été obtenus, y compris au sein du Comité consultatif permanent des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNSAC) créé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1992, et dont l’UNOCA assure le Secretariat. Outre la Convention pour le contrôle des armes légères et de petits calibres, de leurs munitions et de toutes les pièces et composants pouvant être utilisés pour leur fabrication, leur réparation et leur assemblage, on peut citer la stratégie pour la prévention et la lutte contre le terrorisme en Afrique centrale, le protocole relatif au Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (COPAX), etc. La Coalition des organisations de la société civile pour la paix et la prévention des conflits en Afrique centrale (COPAC) a été aussi mise en place. 

Des initiatives en cours renforcent cette dynamique. Il en est ainsi du projet de stratégie régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine en Afrique centrale, la création des réseaux des femmes médiatrices, la coalition régionale des jeunes ainsi que le projet d’élaboration d’un Protocole sous-régional pour lutter contre le changement climatique.

Edification des sociétés prospères

La mise en place d'une zone de libre-échange, en conformité avec les instruments du traité révisé de la CEEAC de 2019 pour la création d`une union économique, constitue également une priorité tout comme la rationalisation entre la CEEAC et la CEMAC. Sur ce dernier point, le Représentant spécial s’est dit encouragé par « les progrès réalisés par les deux institutions » et a exhorté « toutes les parties prenantes impliquées dans le processus de rationalisation à travailler à sa finalisation ». 
« Avec le grand potentiel dont dispose la sous-région, je suis persuadé que nos efforts collectifs à travers notre partenariat renforcé au niveau national, régional et continental contribueront positivement à surmonter les défis et les obstacles à une intégration régionale, notre objectif commun, et à l’édification de sociétés prospères, avec la sécurité humaine au centre », a conclu le Chef de l’UNOCA. 

La Journée de l’intégration, qui avait pour thème « préserver et consolider la CEEAC, notre instrument commun d’intégration et de coopération régionale pour le bien-être et l’épanouissement des populations de l’Afrique centrale », a été organisé en marge de la première « Biennale de la CEEAC pour une culture de la paix » - qui a eu lieu du 14 au 15 octobre à Kinshasa. Outre le Représentant spécial/Chef de l’UNOCA, plusieurs autres personnalités ont pris la parole à cette occasion, dont le Ministre congolais de l’Intégration régionale et Francophonie (M. Didier Mazenga) et le Président de la Commission de la CEEAC (M. Gilberto Da Piedade Verissimo).

Les participants ont aussi suivi avec attention l’intervention virtuelle de M. Felix Antoine Tshisekedi, Chef de l’Etat de la RDC et Président en exercice de la CEEAC, qui a assuré le haut patronage de l’événement. Il était en mission officielle à l’étranger.