Afrique centrale : paix et sécurité au cœur des préoccupations des Etats membres de l’UNSAC

22 mai 2023

Afrique centrale : paix et sécurité au cœur des préoccupations des Etats membres de l’UNSAC

Sao Tome, le 20 mai 2023 – La 55e réunion du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) a pris fin à Sao Tome le 19 mai 2023 avec la session ministérielle. La cérémonie officielle d’ouverture a été présidée par le Premier ministre santoméen, M. Patrice Emery Trovoada. Elle a eu lieu en présence des chefs des délégations des onze pays membres de l’UNSAC, des représentants des organisations sous-régionales, régionales et internationales ainsi que du corps diplomatique et des hauts fonctionnaires des Nations Unies, dont la Représentante spéciale et Cheffe de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), Mme Valentine Rugwabiza, et son collègue Abdou Abarry, Chef de l’UNOCA. Dans son mot de circonstance, ce dernier a rappelé la nécessité de faire front de manière collective face aux défis qui entravent la stabilité et le progrès de la sous-région. Il en a cité quelques-uns, évoquant « les crises politiques, les conflits armés, le terrorisme, notamment dans le bassin du Lac Tchad, défis qui continuent par ailleurs d’alimenter les tensions internes ou transfrontalières, la criminalité transnationale organisée, l’insécurité maritime, les violations des droits de l'homme, les tensions sociales, les conflits intercommunautaires, les inégalités, toutes choses amplifiées par les effets du changement climatique ».

 

Sur ce dernier point, M. Abarry a encouragé les États membres de l'UNSAC à renforcer leur coopération et leur solidarité pour atténuer les impacts du changement climatique et prévenir les conflits potentiels que ce phénomène peut engendrer. Il estime que cet engagement devra se traduire par des politiques nationales et régionales visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à promouvoir les énergies renouvelables, à protéger l'environnement et à adapter les systèmes socio-économiques aux réalités climatiques. Cette problématique a été abordée par tous les orateurs, d’autant plus qu’elle était le thème principal des travaux de Sao Tomé.

Plusieurs autres sujets cruciaux ont aussi alimenté les débats, dont celui des réfugiés, considéré par M. Jean-Claude Gakosso, Ministre congolais des Affaires étrangères et Président sortant du bureau de l’UNSAC, comme étant « fondamentalement une question de paix et de sécurité ». Dans son discours à l’ouverture des travaux, il a rappelé qu’au cours de son mandat à la tête du Comité, le Congo a organisé une visite de terrain (24 au 28 avril 2023), qui a permis de toucher du doigt les réalités dans certains sites accueillant plus de 8000 demandeurs d’asile comprenant essentiellement des ressortissants de RDC fuyant les conflits ethniques dans leur pays. Les Etats membres de l’UNSAC ont réitéré l’impérieuse nécessité de mettre en place des mécanismes sous-régionaux pour une prise en charge efficiente des populations déplacées. Dans cette perspective, l’initiative de la CEEAC de développer, avec le soutien technique des Nations Unies, une politique d’asile commune afin d’assurer une meilleure protection aux personnes en détresse a été saluée par le Comité - dont les travaux ont été sanctionnés par l’adoption de la « Déclaration Sao Tomé sur la question des réfugiés et des personnes déplacées ».

Pour le reste, la situation politique et sécuritaire dans certains pays de la sous-région a retenu l’attention, y compris dans le cadre d’un huis clos. Il en est ainsi de la République centrafricaine (RCA), de la République démocratique du Congo (RDC) et du Tchad. M. Mangaral Bante, Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la CEEAC, a contribué aux discussions sur ces dossiers et bien d’autres, partageant avec les Etats les efforts que déploie la Commission pour promouvoir la paix et la stabilité dans la sous-région. Il a saisi cette occasion pour saluer la collaboration avec l’UNOCA et plaider afin que celle-ci se renforce davantage. L’un des dossiers qui interpellent les deux institutions concerne le soutien au Cameroun, qui a été mandaté par le Comité pour assurer le suivi des actions devant aboutir à l’endossement politique de la stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale, dont le projet a été adopté en juin 2022 à Kinshasa (RDC).

La 56e réunion ministérielle de l’UNSAC, qui se tiendra à Kigali (Rwanda) en novembre 2023, permettra de faire le point sur cette question, entre autres. Sao Tome-et-Principe présidera le Comité jusqu’à cette date. Le Rwanda, l’Angola et la RCA font également partie du bureau, respectivement comme premier Vice-Président, deuxième Vice-Président et Rapporteur. Tous les autres Etats membres, notamment le Burundi, le Cameroun, le Congo, la RDC, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, ont promis de leur apporter l’appui nécessaire à la réussite de leur mandat.