GABON - PROCESSUS ELECTORAL PACIFIQUE

21 juin 2016

GABON - PROCESSUS ELECTORAL PACIFIQUE

Les Nations Unies rappellent le rôle crucial des médias
 

 
Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) a activement participé à l’atelier qui a eu lieu du 7 au 10 juin à Libreville sur “l’appui au processus électoral par le renforcement de la liberté d’expression et la sécurité des journalistes”. Les travaux ont été sanctionnés par une série de recommandations qui mettent l’accent sur la nécessité de développer des outils d’autorégulation efficaces. A cet égard, des discussions fécondes ont été construites, entre autres, autour du Code de bonne conduite des médias et des journalistes de l’Afrique centrale en période électorale adopté le 8 mai 2015 à Douala (Cameroun) lors d’un atelier régional conjointement organisé par l’UNOCA et le Centre des Nations Unies pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC). Les participants ont adapté ce Code de bonne conduite au contexte gabonais et l’ont adopté après amendement.

 

Ils ont plaidé pour que des actions de sensibilisation soient menées aupres des responsables d'organes de presse pour faciliter le respect dudit Code. Ils demandent également que ce document soit transmis aux Ministères de la Défense et de l'Intérieur afin qu'ils en prennent connaissance et contribuent à sa mise en oeuvre.
 

Rendre compte des idées qui rassemblent, et non de celles qui divisent

 
De manière générale, l’atelier de Libreville, auquel ont été associées les forces de défense et de sécurité, a permis aux journalistes du secteur privé et ceux des enterprises à capitaux publics de prendre davantage conscience de leur responsabilité sociale, y compris, en particulier en période électorale. Dans son intervention lors de la clôture des travaux le 10 juin, M. Abdoulaye Bathily, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Chef de l’UNOCA, a insisté sur cette dimension citoyenne de la mission des hommes et femmes des médias. Il a rappelé que leur rôle est crucial dans la conduite d’un processus électoral pacifique ainsi que dans la promotion des droits de l’homme durant cette période sensible. “Je vous encourage à magnifier ce qu’il y a de plus beau dans l’homme et de rendre compte des idées qui rassemblent la nation, et non de celles qui vont dans le sens de l’exclusion ou de l’arbitraire”, a souligné M. Bathily, mettant par ailleurs en exergue la nécessité de respecter scrupuleusement l’éthique et la déontologie. “L’équilibre dans le traitement de l’information est fondamental”, note le Chef de l’UNOCA. Il a ainsi invité les journalistes à éviter la diffamation, la calomnie, l’injure, le mensonge, le dénigrement, la déformation des faits, l’incitation à la haine et à la violence, la propagande, etc.
 
M. Bathily a également attiré l’attention sur les dangers d’une transformation des plumes ou de tous les autres outils de travail du journaliste en “sabres”. Il a saisi cette occasion pour faire observer que “les élections, ce n’est pas une guerre civile”. Il s’agit plutôt d’un moment exceptionnel au cours duquel les médias doivent aider les électrices et les électeurs à connaître et à comprendre les projets de société des candidats afin de leur permettre, le moment venu, de faire leur choix en leur âme et conscience. Ils doivent aussi les aider à attendre les résultats dans le calme.
 
Des facilités pour une couverture rationnelle des élections
 
D’où l’importance d’une meilleure organisation des circuits de l’information. En dehors des Etats-majors des partis politiques engagés dans la compétition électorale, les journalistes doivent en effet pouvoir avoir accès aux sources officielles d’information. Certaines recommandations de l’atelier de Libreville portent du reste sur la nécessité de mettre en place de cellules de communication au sein des organismes chargés de la gestion des élections et sur la mise à disposition des médias, des facilités pour une couverture rationnelle des élections. En clôturant les travaux le 10 juin, M. Alain Claude Bilie-By-Nze, Ministre la Communication, a indiqué que le Gouvernement gabonais prendra les mesures idoines pour garantir la mise en oeuvre de ces recommandations.
 
En dehors de l’UNOCA, quatre autres organismes onusiens ont contribué à la tenue de l’atelier de Libreville, notamment le CNUDHD-AC, le PNUD, l’UNESCO et l’UNITAR. Ils apportent aussi leur soutien à l’organisation des ateliers du même genre à Port-Gentil, à Franceville et à Oyem.  “Cet engagement du Système des Nations Unies montre tout l’intérêt que nous accordons au rôle des médias dans la conduite et la promotion d’un processus électoral pacifique. Il témoigne aussi de notre détermination à continuer à œuvrer, aux côtés du Gabon et d’autres parties prenantes, pour le développement d’une presse libre, indépendante et pluraliste ainsi que pour la promotion de la sécurité des journalistes”, avait expliqué Mme Marie-Evelyne Petrus-Barry, Coordonnatrice résidente de l'ONU au Gabon, lors de la cérémonie d’ouverture présidée par le Premier Ministre Daniel Ona Ondo.
 
L’implication de l’UNOCA dans les sessions de formation des journalistes gabonais en prélude à la présidentielle du 27 août 2016 est en cohérence avec les actions qu’il mène avec le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale depuis 2015. Dans le cadre de leur mandat respectif, ils multiplient des ateliers de renforcement des capacités des journalistes sur la couverture des élections selon une approche fondée sur la promotion de la paix et le respect des droits de l’homme. Les journalistes de Sao Tomé et Principe en ont bénéficié en mai 2016 ainsi que ceux de Guinée équatoriale (avril 2016), du Tchad (mars 2016), du Congo (mars 2016) et de la République centrafricaine (septembre 2015).