Résolution pacifique des conflits – Afrique centrale : un Forum régional en vue sur l’importance de la médiation 

L’Angola, à qui le Rwanda a passé le témoin de la présidence tournante de l’UNSAC, travaillera avec les partenaires pour l’organisation d’une rencontre dont l’un des objectifs est de réitérer la portée des actions politiques et diplomatiques dans la prévention et la gestion des crises, entre autres. Photos PNUD Angola/Edgar Muinga

24 mai 2024

Résolution pacifique des conflits – Afrique centrale : un Forum régional en vue sur l’importance de la médiation 

La 57e session ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) a pris fin vendredi 24 mai 2024 à Luanda. Les Ministres des Affaires étrangères et Chefs de délégation des onze Etats membres ont examiné et adopté le rapport des experts, dont les travaux ont eu lieu du 21 au 23 mai après celui des points focaux (20 mai). Le rapport, qui détaille la situation géopolitique et sécuritaire de la sous-région, comporte plusieurs annexes, dont la « Déclaration de Luanda sur les initiatives de médiation en Afrique centrale ». Dans ce document suscité par les débats sur la thématique de la rencontre, les participants soulignent la nécessité d’organiser un Forum régional pour mettre en relief l’importance de la médiation dans la résolution pacifique des conflits. Ils se proposent de le faire dans les six prochains mois, période correspondant au mandat de l’Angola, à qui le Rwanda a passé le témoin de la présidence tournante de l’UNSAC - dont le bureau comprend en outre la République centrafricaine (première Vice-présidence), le Tchad (deuxième Vice-présidence) et la Guinée équatoriale (Rapporteur). 

Par ailleurs, l'UNOCA a été encouragé à apporter une assistance technique à la CEEAC en vue de « l’élaboration d’un cadre politique sur la médiation et la diplomatie préventive dans l’espace CEEAC et la mise en œuvre d’une Architecture institutionnelle subséquente ». Le Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la Commission de la CEEAC, Mangaral Bante, avait déjà lancé un appel dans ce sens dans son discours à l’ouverture des travaux. En attendant, il s’est réjoui de la mise en place et de l’opérationnalisation de certaines structures sur lesquelles on peut s’appuyer dans les domaines de la négociation, de la médiation, de la conciliation et de l’arbitrage. Il a notamment cité le Comité des Sages de la CEEAC et le Réseau des Femmes Médiatrices de l’Afrique centrale (REFEMAC) et la Coalition Jeunesse, Paix et Sécurité en Afrique centrale (CJPAC).

« La médiation est l'instrument qui doit être privilégié pour la résolution pacifique des conflits », a conclu le Ministre angolais des Relations extérieures, Téte António. Il a déroulé les efforts que mènent son pays et le Président João Manuel Gonçalves Lourenço sur ce front, y compris ceux visant à ramener la paix à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où une solution politique est fortement recommandée. Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef de l’UNOCA, Abdou Abarry, a plaidé pour cette option et réitéré le soutien des Nations Unies aux initiatives en cours. Dans son allocution, il a dit être « convaincu que sous le leadership de l’Angola, l’UNSAC continuera de se renforcer dans la poursuite de notre objectif commun, celui de promouvoir la sécurité et la stabilité en Afrique centrale ». Il a saisi cette occasion pour rappeler la pertinence de l’UNSAC, qui demeure un précieux outil de « diplomatie préventive et de renforcement de la confiance entre États membres ». Le Ministre angolais des Relations extérieures a également insisté sur le rôle du Comité, considéré comme une plateforme favorisant des échanges utiles sur les enjeux liés à la paix ainsi que  sur la recherche des solutions durables aux préoccupations communes. 

Dans cette logique, il convient de noter la place accordée à la problématique de la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale. Dans le rapport d’activités du bureau sortant présidé par le Rwanda, les actions menées ces derniers mois pour y faire face ont été énumérées. Un accent est mis, entre autres, sur le Forum des Ministres de la Communication de la sous-région qui a eu lieu à Bangui (République centrafricaine/RCA) du 30 au 31 janvier 2024, et qui a permis la « pré-validation de la stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la réponse aux discours de haine et d’incitation à la violence en Afrique centrale ». La « Déclaration de Luanda » en faveur de l’adoption définitive de ladite stratégie régionale et dudit plan d’action rend compte de la détermination des Etats membres de l’UNSAC à répondre collectivement à ce phénomène qui constitue une menace pour la paix sociale et les valeurs démocratiques. La Commission de la CEEAC a été invitée à prendre des mesures idoines pour activer les mécanismes devant permettre d’y aboutir. Cette question qui, est inscrite parmi les priorités de son plan stratégique à moyen terme 2021-2025, fera l’objet d’un point d’information lors de la 58e réunion du Comité prévue à Bangui avant la fin de l’année en cours.  

La 57e session ministérielle de l’UNSAC a eu lieu en présence de plusieurs organismes sous-régionaux, régionaux et internationaux ayant le statut d’observateur ou d’invité. Outre le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef de l’UNOCA, Abdou Abarry, dont le Bureau assure le Secrétariat du Comité, ses collègues de la MONUSCO (Bintou Keita), de l’UNOWAS (Leonardo Santos Simão) et des Grands Lacs (Huang Xia), ont pris part aux travaux, y compris au huis-clos ministériel consacré à la situation au Gabon, au Tchad et en RDC. En marge de cet événement, ils ont été reçus en audience par le President João Manuel Gonçalves Lourenço